Et dire que c’est la révolution de la dignité !

Chiffre du jour (comme un coup de massue) :

La production de phosphate brut de la Compagnie de Phosphate de Gafsa a atteint les 3,144 millions de tonnes (Mt) en 2020, ce qui équivaut à une chute de 23,3 % en glissement annuel par rapport à 2019 (près de 4,1 Mt). La CPG n’a pu, par conséquent, approvisionner ses clients, principalement le Groupe Chimique Tunisien (GCT, qui appartient à la même holding publique que la CPG), qu’à hauteur de 2,32 Mt en 2020, soit une chute de 27,5 % par rapport à 2019 (3,2 Mt). Rappelons qu’en septembre 2020 la Tunisie a importé, pour la première fois, du phosphate brut (algérien) afin d’approvisionner la GCT dont les capacités de transformation de phosphate atteignent 6 Mt/an.

On importe du gaz algérien pour notre électricité alors qu’on a nos gisements et notre soleil, on importe du phosphate algérien pour nos usines alors qu’on en a à Gafsa, Meknasy, Sra Ouertene…, on importe des dattes algériennes pour être conditionnées chez nous et réexportées alors qu’on écrase le producteur local, on importe de l’électroménager algérien dans nos souks alors qu’on a été pourvoyeurs du marché Algérien pendant des décennies, on importe de l’argent algérien comme dépôt de garantie signe de nos faillites financières, on nous pompe la nappe phréatique et on ne dit pas un mot de peur de notre voisin, on reçoit des touristes algériens pour survivre avec souvent de l’argent tunisien,… et on veut y faire même l’aumône pour ramener du vaccin anti COVID-19 acheté par les Algériens pour nous autres Tunisiens.

L’Algérie est un pays frère. Les Algériens sont nos frères de sang. Mais la dignité, la vraie, est le moteur de la fraternité, le respect mutuel en est le contrat tacite et licite,… Des rapports équilibrés forment l’essence d’une relation saine, pacifique et durable (حد لا يبرك على الاخر). Il est évident qu’on est tombé bien bas. On accepte l’inacceptable, on nous fait accepter d’être un pays de seconde zone.

Ce qu’ont fait les dirigeants des 10 dernières années de notre dignité est inqualifiable. L’histoire ne pardonnera pas. Nos enfants le savent déjà. Certains ne s’en préoccupent guère car ils luttent pour la survie et la dignité ils la laissent pour d’autres. D’autres jeunes sont impressionnés par la force, la force supposée du cher voisin et ne voient pas d’inconvénients à cette nouvelle forme de soumission, car la chose nationale ne veut plus rien dire pour eux.

Et dire que c’est la révolution de la dignité !
يلعن الفقر شو بيذل 😡
Walakom sadid annadhar.

Hassen Zargouni