Énergie : La Chine réussit à mettre en marche son « soleil artificiel »

La dernière génération du « soleil artificiel » chinois, le réacteur à fusion nucléaire HL-2M, a récemment été achevée et mise en service avec succès à Chengdu, capitale de la province du Sichuan (sud-ouest), marquant une avancée technologique du pays dans ce domaine.

Le réacteur est appelé « soleil artificiel » en raison de son mode de production de chaleur et d’énergie similaire à celui du soleil.

Conçu et construit par l’Institut de physique du sud-ouest de China National Nuclear Corporation (CNNC), le HL-2M est le plus grand tokamak du pays, qui est un dispositif de confinement magnétique expérimental explorant la physique des plasmas et les possibilités de produire de l’énergie par fusion nucléaire.

En coopération avec l’UE, le Japon, la République de Corée, la Russie, les Etats-Unis et l’Inde, la Chine participe actuellement au projet du Réacteur thermonucléaire expérimental international (ITER), le plus grand projet de réacteur nucléaire à fusion nucléaire de type tokamak en construction du monde, situé au centre de recherche nucléaire de Cadarache, dans le sud de la France,

« Le HL-2M est indispensable pour que les Chinois jouent un rôle plus important dans le cadre du projet d’ITER », a indiqué Liu Yong, responsable du projet du HL-2M.

Selon M. Liu, un dispositif comme le HL-2M permet non seulement de procéder d’avance à des recherches en soutien du projet d’ITER, mais aussi d’être une plate-forme importante pour la Chine afin de former des talents dans le domaine de la fusion nucléaire contrôlée.

L’institut coréen sur l’énergie de fusion a annoncé il y a environ une semaine que son réacteur avait pu fonctionner à 100 millions de degrés Celsius pendant au moins 20 secondes. Yang Qingwei, ingénieur en chef de l’Institut des sciences de la fusion au Southwest Institute of Physics, explique que HL-2M peut atteindre un temps de confinement magnétique du plasma allant jusqu’à 10 secondes.

« HL-2M est le plus grand réacteur à fusion de Chine, avec les meilleurs paramètres », déclare Xu Min, directeur de l’institut. La nouvelle installation a également trois fois le volume de plasma et six fois l’intensité du courant de plasma par rapport au HL-2A, ce qui améliorera considérablement la recherche et le développement de la technologie des générateurs à fusion en Chine.

Des scientifiques chinois travaillent au développement de versions plus petites du réacteur à fusion nucléaire depuis 2006.

Ils prévoient d’utiliser l’appareil en collaboration avec des scientifiques travaillant sur ITER — le plus grand projet de recherche sur la fusion nucléaire au monde, basé en France, qui devrait être achevé en 2025. La fusion est considérée comme le Saint Graal de l’énergie.

C’est ce qui alimente notre soleil… Notre étoile fusionne les noyaux atomiques pour créer des quantités massives d’énergie — l’inverse du processus de fission utilisé dans les centrales nucléaires, qui les divise en fragments. Contrairement à la fission, la fusion ne crée pas de déchets radioactifs et comporte moins de risques d’accidents ou de vol de matière radioactive. Mais réaliser la fusion est à la fois extrêmement difficile et d’un coût prohibitif. Le coût total d’ITER étant estimé à 22.5 milliards de dollars.

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