Donald Trump prétend que le Covid-19 est sorti d’un laboratoire chinois

Malgré les déclarations de ses services de renseignement selon lesquelles le Covid-19 n’a pas été créé par l’Homme ou modifié génétiquement, Donald Trump s’en est à nouveau pris à Pékin, avançant que le virus proviendrait d’un laboratoire de Wuhan.

Sans entrer dans les détails, le président américain a assuré , jeudi 30 avril , avoir des raisons de penser que le nouveau coronavirus provenait d’un laboratoire de Wuhan. Il a ensuite évoqué la possibilité de mettre en place « des taxes douanières » punitives contre la Chine.

Donald Trump, qui assure avoir vu des éléments lui permettant de penser que le nouveau coronavirus proviendrait d’un laboratoire chinois, a affirmé jeudi envisager des taxes punitives contre Pékin.

« Oui », a-t-il répondu à un journaliste à la Maison Blanche qui lui demandait : « Avez-vous vu jusqu’ici des choses qui vous permettent de croire sérieusement que l’Institut de virologie de Wuhan est à l’origine [de la pandémie?] » « C’est quelque chose qui aurait pu être contenu à l’endroit d’origine et je pense que ça aurait pu être contenu très facilement », a-t-il déclaré.

« Taxes douanières »

Le président américain, qui n’a pas précisé quelles étaient ces preuves, a ajouté qu’il pourrait en conséquence imposer à la Chine « des taxes douanières » punitives. Interrogé sur la possibilité que les États-Unis ne remboursent pas leur dette à la Chine en rétorsion, Donald Trump a répondu : « Je peux le faire autrement. Je peux faire la même chose, mais autrement : en instaurant des taxes douanières », comme il l’a déjà fait lors du conflit commercial qui l’a opposé à Pékin.

Donald Trump accuse ainsi régulièrement la Chine de mentir sur le bilan humain de l’épidémie, alors que son pays compte plus de 62 000 décès (dont 2 053 ces dernières 24 heures) supplémentaires liés au nouveau coronavirus officiellement liés au Covid-19. Il a également récemment évoqué la possibilité de demander à Pékin de payer des milliards de dollars de réparations pour les dommages causés par le virus.

Le marché de Wuhan, hypothèse favorite des experts

Jeudi, Donald Trump a estimé que Pékin « semblait au moins essayer d’être un peu transparent » avec les États-Unis. « Mais nous allons savoir. Vous allez savoir dans un avenir assez proche. Une chose terrible s’est produite – peut-être qu’ils ont fait une erreur […]. Ou est-ce que quelqu’un a fait quelque chose volontairement ? »

Le laboratoire de Wuhan dément être à l’origine du nouveau coronavirus, tandis que des représentants américains ont minimisé cette hypothèse. L’Office central des agences américaines du renseignement a ainsi indiqué que les éléments à sa disposition écartaient la piste selon laquelle le nouveau coronavirus SARS-CoV-2 aurait été créé par l’homme ou serait le produit d’une modification génétique. Pour la plupart, les experts estiment que le nouveau coronavirus est apparu sur un marché de Wuhan vendant des animaux et a été transmis de l’animal à l’homme.

Mike Pompeo ignore où avait démarré la pandémie

Le chef de la diplomatique américaine Mike Pompeo a de son côté affirmé jeudi ne pas savoir «précisément» où avait démarré la pandémie.

«Nous ne savons pas si cela vient de l’Institut de virologie de Wuhan. Nous ne savons pas si cela vient du marché ou même d’un autre endroit», a-t-il dit dans un entretien à une radio locale.
«Nous n’avons pas ces réponses. C’est la raison pour laquelle le président Trump a clairement fait savoir que nous avions besoin de les avoir», a ajouté le secrétaire d’Etat américain.

Donald Trump s’en est souvent pris à la Chine depuis le début de l’épidémie, qui a considérablement affaibli l’économie américaine. Or la vigueur de la croissance et de l’emploi était l’un des principaux arguments de campagne du milliardaire républicain, candidat à sa réélection en novembre.

Il accuse ainsi régulièrement la Chine de mentir sur le bilan humain de l’épidémie, alors que son pays compte plus de 63.000 morts officiellement liées au Covid-19.

Il a également récemment évoqué la possibilité de demander à Pékin de payer des milliards de dollars de réparations pour les dommages causés par le nouveau coronavirus.

La Chine s’oppose à une enquête arbitraire fondée sur la présomption de culpabilité

Le vice-ministre chinois des Affaires étrangères Le Yucheng a déclaré que la Chine s’opposait fermement à une soi-disant enquête internationale fondée sur la présomption de culpabilité concernant l’origine du COVID-19, selon un transcript publié jeudi sur le site du ministère des Affaires étrangères.

M. Le a fait ces remarques lors d’une interview exclusive accordée mardi à la chaîne américaine National Broadcasting Corporation (NBC).

« Nous sommes francs et ouverts. Nous soutenons les échanges professionnels entre les scientifiques, y compris les échanges pour passer en revue et résumer les expériences », a déclaré M. Le.

« Nous nous opposons cependant aux accusations infondées contre la Chine », a-t-il souligné, ajoutant qu’il ne fallait pas accuser la Chine à priori et mener de soi-disant enquêtes internationales juste pour fabriquer les preuves.

« Nous sommes opposés aux enquêtes de nature politique en vue de stigmatiser la Chine », a indiqué le vice-ministre.

Quant à la publication des données de COVID-19, M. Le a déclaré que ce qu’a fait la Chine peut résister à un examen minutieux et qu' »il n’y a pas besoin de dissimulation ».

« Il s’agit de vraies personnes. Il est littéralement impossible de cacher quoi que ce soit », a dit le vice-ministre, « En revanche, certains pays ont déclaré par le passé que le COVID-19 n’était qu’une grippe ordinaire, et cela, en fait, est une dissimulation. »

« Maintenant nous reprenons l’activité économique dans tous les domaines et nous avons levé les restrictions de voyages sur Wuhan. Comment aurions-nous pu être sûrs de le faire si le nombre de cas avait été artificiellement réduit et était faux » , a-t-il demandé.

« La Chine est une victime du COVID-19, pas une complice », a-t-il ajouté, notant qu’un virus peut aller et venir avec aucune trace et apparaître n’importe où dans le monde.

M. Le a déclaré que tenir la Chine responsable de la propagation du COVID-19, ou même exiger des réparations de la part de la Chine, est « une farce politique absurde » sans fondement juridique. « Il n’existe pas de loi internationale qui permette rendre responsable un pays simplement parce qu’il est le premier à avoir déclaré une maladie. Il n’y a pas de tel précédent dans l’histoire ».

Le vice-ministre a salué le travail de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) dans le cadre de ses devoirs et de ses responsabilités, affirmant que sa performance « a été largement applaudie par la communauté internationale ».

Il a appelé les deux pays à mettre de côté toutes les divergences et les désaccords en ce moment critique et éprouvant, et à unir leurs forces pour affronter l’ennemi commun, le virus.

Les Américains doivent se rendre compte, à la suite de la pandémie, que « le véritable ennemi des Etats-Unis est le COVID-19, et non la Chine », a déclaré M. Le, ajoutant que l’heure n’est pas à l’accusation et à la manipulation politique, mais à la solidarité et à la collaboration pour combattre le virus et surmonter les difficultés.

« Je crois qu’ensemble nous gagnerons et qu’ensemble nous ferons une grande différence pour le monde », selon M. Le.

Avec agences