Des experts réclament un plan B en cas d’échec des négociations Tunisie-bailleurs de fonds

Une note interne du président de la Banque mondiale, David Malpass, annonçant la suspension temporaire de son cadre de partenariat avec la Tunisie continuait de susciter mardi la polémique dans ce pays, semant davantage l’inquiétude auprès de certains analystes économiques.

« Nous restons pleinement engagés dans nos opérations en Tunisie, œuvrant pour ses habitants, dans le respect de nos valeurs », écrit-il, tout en annonçant que « les discussions sur le cadre de partenariat pays de la Banque mondiale avec la Tunisie, définissant les orientations stratégiques des engagements opérationnels à moyen terme (2023-2027), ont été temporairement suspendues par la direction ».

Après les propos haineux du président Kaïs Saïed sur les migrants subsahariens, M. Malpass note que « la sécurité et l’inclusion des migrants ainsi que des minorités font partie des valeurs fondamentales portées par notre institution, à savoir l’inclusion, le respect et l’antiracisme sous toutes ses formes. La direction du Groupe de la Banque mondiale l’a exprimé sans équivoque auprès du gouvernement » tunisien.

L’économiste Ridha Chkoundali a relevé au micro de la radio Mosaïque FM que le prêt escompté par la Tunisie auprès du Fonds monétaire international « dépend, également, de l’issue de ses négociations avec la Banque mondiale ».

Selon lui, ces deux institutions financières internationales « sont étroitement liées, d’autant plus que la Tunisie a fortement besoin de ce financement (…) Admettant que le FMI et la BM ont des plans d’action communs, j’espère que la décision d’hier n’aura pas d’incidences sur l’aboutissement du dossier tunisien concernant le prêt du FMI ».

Et d’insister : « Jusqu’à présent, aucun indice se présente affirmant que la rupture du travail entre la Banque mondiale et la Tunisie va compromettre le processus d’octroi dudit prêt, à moins que… Personnellement, je ne suis plus optimiste là-dessus et un plan B sera fortement recommandé ».