Daech met le feu dans les champs de blé en Syrie

Plusieurs régions de Syrie, mais aussi d’Irak, font face depuis plusieurs semaines à des incendies de champs de blé dont une grande partie est imputée au groupe terroriste Etat islamique ( EI ou Daech acronyme arabe ).

Le phénomène frappe principalement le Kurdistan syrien, où se concentrent les plus grandes réserves de blé du pays. Si certains incendies sont d’origines mystérieuses, d’autres sont clairement imputés au groupe Daech qui en a revendiqué des dizaines.

Les moyens de lutte sont dérisoires et la situation pourrait bien empirer dans cette région où l’or des épis de blé jouxte parfois les puits d’or noir.

Semer la terreur, démontrer ses capacités de nuisance ou punir des agriculteurs qui refuseraient d’être rackettés, les hypothèses expliquant ce nouveau genre d’attaques sont multiples. Mais en s’en prenant aux céréales, les djihadistes touchent aussi un secteur stratégique.

Ces dernières semaines, plusieurs incendies se sont déclarés en Syrie, notamment dans les zones de cultures de blé du nord-est.

Selon des experts, la question du blé sera centrale dans les mois à venir pour garantir un prix abordable du pain et maintenir la paix sociale dans plusieurs régions.

La piste criminelle est privilégiée par les autorités syriennes et les kurdes qui s’accusent mutuellement dans le cadre d’un bras de fer pour le contrôle des récoltes de la région, considérée comme le grenier à blé du pays.

“Les plus grands incendies ont ravagé jusqu‘à 350.000 hectares de terres cultivées”, a déploré auprès de l’AFP le chef de l’autorité kurde de l’agriculture, Salmane Baroudo.

Ces incendies “délibérés”, selon lui, visent à “provoquer des troubles entre les habitants (…) et à fragiliser l’administration (semi-autonome) kurde”.

De son côté, l’agence de presse officielle Sana a accusé dimanche les forces kurdes de provoquer délibérément ces incendies afin d’empêcher les agriculteurs locaux de vendre leurs récoltes aux centres gérés par le gouvernement.

Sana avait imputé samedi les incendies déclarés dans la province de Hama (nord-ouest) à des tirs d’artillerie des groupes rebelles , alors que le pouvoir syrien bombarde et mène des combats féroces contre les factions rebelles et jihadistes dans cette région.

Pour les agriculteurs, les flammes découlent aussi de la mauvaise qualité des carburants et de la négligence.

En Syrie, près de 6 millions de personnes ont besoin d’une aide alimentaire et la perte de ces récoltes risque d’aggraver l’instabilité de la région. Une instabilité qui s’est souvent révélée être un terrain fertile pour les islamistes.

Depuis 2011, la guerre en Syrie a fait plus de 370.000 morts et des millions de réfugiés, plongeant le pays dans une profonde crise sociale et économique.

Source :agences et rts.ch ( cliquez sur ce lien pour voir la vidéo )