Covid-19 : Washington tue dans l’œuf une déclaration commune de ministres du G7

Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a tué dans l’œuf une déclaration commune des ministres des Affaires étrangères du G7 sur la lutte contre la COVID-19 après que les États-Unis eurent insisté pour que le document l’appelle le « virus de Wuhan » en insinuation à la Chine.

Selon des sources bien au fait de la situation, les ministres des Affaires étrangères des autres pays du G7 ont rejeté la proposition de Mike Pompeo, qui insistait pour que le nouveau coronavirus soit désigné par le nom de la ville chinoise où l’épidémie est apparue pour la première fois.

L’histoire, d’abord dévoilée par le journal allemand Der Spiegel, a par la suite été confirmée par CBC News.

Les ministres des Affaires étrangères du G7 devaient se réunir à Pittsburgh cette semaine pour discuter d’une variété de sujets, mais la réunion en personne a été remplacée par une conférence vidéo en raison de la pandémie de COVID-19.

Les fonctionnaires de chacun des pays espéraient en arriver à une déclaration commune en aval de la réunion à propos de l’impact de la pandémie, selon une source. Mais les pourparlers ont échoué et les politiciens n’ont jamais reçu de projet de déclaration avant la conférence vidéo.

Au cours de la conférence vidéo, un des ministres a de nouveau suggéré l’idée de diffuser une déclaration commune. C’est à ce moment, selon des sources, que le secrétaire d’État Pompeo a voulu référer à la COVID-19 comme le virus de Wuhan.

Un officiel d’un pays du G7 impliqué dans les discussions a affirmé que Mike Pompeo n’aurait pas donné son aval à une déclaration conjointe qui n’aurait pas parlé spécifiquement du virus de Wuhan.

Cet officiel a toutefois minimisé l’impact réel que cet échange pourrait avoir, de même que les effets tangibles découlant de l’absence d’une déclaration conjointe.

À plusieurs reprises au cours des dernières semaines, le président des États-Unis Donald Trump a qualifié le nouveau coronavirus de « virus chinois ».

Cette appellation contrevient au conseil de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui soutient qu’un virus ne devrait pas être nommé selon une ville ou un pays. Un conseil destiné à éviter de pointer du doigt lors d’une crise internationale.

Le ministre canadien des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne, a participé à cette conférence vidéo.

Selon un compte-rendu de son bureau, les ministres ont discuté de la pandémie de COVID-19 et de son impact sur les chaînes d’approvisionnement et l’économie mondiale, les pays en développement et le contexte géopolitique plus large.