Covid-19 : l’Italie prolonge le confinement jusqu’au 3 mai prochain

Le gouvernement italien a décidé de prolonger les mesures de confinement qui expiraient le 13 avril jusqu’au 3 mai.

Le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte a annoncé une prolongation jusqu’au 3 mai du confinement national et des restrictions en termes de circulation de la population.

L’Italie, premier pays d’Europe à avoir initié le confinement national pour faire face à la pandémie du coronavirus, a annoncé un prolongement de la mesure jusqu’au 3 mai. C’est «une décision difficile mais nécessaire dont j’assume toute la responsabilité politique», a déclaré le président du Conseil italien Giuseppe Conte, lors d’une allocution solennelle le 10 avril.

Les mesures en vigueur depuis un mois « portent leurs fruits, elles fonctionnent », a dit à ses compatriotes Giuseppe Conte. « Je sais que nous sommes tous impatients de repartir » et « j’espère qu’on pourra le faire après le 3 mai avec prudence et de façon graduelle », a-t-il poursuivi. Il a ajouté que quelques activités supplémentaires seraient autorisées à reprendre le 14 avril, citant les librairies, l’exploitation forestière et les magasins pour bébés.

Mais « nous ne pouvons partir du principe que le virus va disparaître de notre territoire », « nous ne pouvons nous permettre une reprise de la contagion », a expliqué le responsable. « Si on abandonne maintenant, on risque de perdre tous ces effets positifs et de devoir repartir de zéro », a-t-il dit.

A l’entrée d’un week-end de Pâques qu’ils vivront dans le huis clos de leur domicile, les 60 millions d’Italiens ont donc écouté le chef du gouvernement leur annoncer la poursuite des mesures imposées depuis un mois : interdictions de rassemblements et restrictions drastiques en termes de circulation.

Comme le rapporte l’AFP, Giuseppe Conte est depuis plusieurs jours soumis à une double pression contradictoire. Médecins et scientifiques l’appellent à ne pas faire repartir le pays trop tôt, au risque de relancer la pandémie alors qu’elle ralentit depuis une dizaine de jours sur le territoire qui reste le plus endeuillé au monde. Selon le dernier bilan officiel en date du 10 avril, l’Italie compte 18 849 morts pour 147 577 cas détectés.

Les médias italiens avaient déjà rapporté la nouvelle d’un prolongement du confinement un peu plus tôt. « Stop jusqu’au 3 mai, puis on sortira« , avait écrit notamment le quotidien La Stampa. « L’Italie fermée jusqu’au 3 mai« , titrait en première page le Corriere della Sera, premier tirage de la péninsule.

« La date à marquer en rouge sur l’agenda des Italiens est le 4 mai : ce jour-là, si tout va bien, l’étreinte obligeant des millions de personnes à rester à la maison pourrait se relâcher, écrit le Corriere. Mais les personnes âgées et celles plus à risque devront être protégées plus longtemps. »

A contrario, les milieux d’affaires mettent en garde l’Etat contre les dommages terribles que risque la troisième économie européenne.

Ce dilemme est particulièrement fort pour le Nord, le plus touché par le Covid-19, avec 80% des décès, mais qui est aussi le poumon économique de l’Italie : 45% du PIB, toujours selon l’AFP. Si la Lombardie, l’Emilie-Romagne, la Vénétie et le Piémont ne repartent pas à court terme, «le pays risque d’éteindre définitivement son moteur», ont affirmé cette semaine des responsables du patronat (Confindustria) dans ces régions. Ils ont exigé «une feuille de route pour une réouverture ordonnée et en toute sécurité du cœur économique du pays».

«Nous ne pouvons nous permettre une reprise de la contagion» et «si on abandonne maintenant, on risque […] de devoir repartir de zéro», a pour sa part déclaré Giuseppe Conte.

Avec agences