Un plongeon dans le rouge dès l’ouverture. C’est ce qu’ont connu la plupart des bourses européennes ce lundi. La semaine dernière s’était pourtant terminée sur une petite éclaircie mais le bilan du week-en en Italie, le durcissement du confinement dans divers pays et les désaccords aux États-Unis sur un plan de relance ont de nouveau déstabilisé les marchés.
« Nous attendons maintenant un ralentissement de l’épidémie comme cela s’est produit en Chine il y a un mois, explique Jackson Wong, analyste chez Amber Hill Capital Limited._ Donc cette semaine, toutes les bourses seront très influencées par les nouveaux cas et par les liquidités. »_
Les bourses asiatiques ont ouvert la marche avec une cascade de dégringolades à à Hong Kong, Séoul, Singapour ou Sydney. Seule exception, Tokyo, encouragé par le possible report et non une annulation pure et simple des Jeux Olympiques d’été.
La Bourse de Paris devrait encaisser de lourdes pertes à l’ouverture lundi matin, dans le sillage des Bourses chinoises, regagnée par la défiance après la pire semaine connue par Wall Street depuis 2008 et sur fond d’une cascade d’avertissements sur résultats.
Le contrat à terme sur le CAC 40 chutait de 3,78% une quarantaine de minutes avant l’ouverture de la séance. Vendredi, il avait fini en hausse de 5,01% à 4.048,80 points, repassant de justesse au-dessus des 4.000 points.
Wall Street a en revanche fini dans le rouge vendredi, au terme de sa pire semaine depuis 2008.
Ainsi le plongeon des Bourses chinoises lundi matin, dans le sillage de la débâcle de Wall Street vendredi, laissait présager une ouverture sanglante en Europe.
L’échec dimanche au Congrès américain d’un projet de loi visant à mobiliser jusqu’à près de 2.000 milliards de dollars en soutien à l’économie américaine a ainsi lourdement pesé sur la séance asiatique, même si la Bourse de Tokyo a fait exception.
Les cours du pétrole ont également chuté après cette nouvelle.
Malgré d’intenses négociations, la Maison Blanche, les républicains et les démocrates du Congrès n’ont pas su s’accorder dimanche pour parvenir à un premier vote, très attendu, sur un gigantesque plan de soutien à l’économie américaine, affectée par la pandémie de coronavirus.
« Des informations selon lesquelles une société de compensation auprès de l’opérateur boursier CME était en difficulté ont nourri le mouvement baissier (aux Etats-Unis vendredi), les investisseurs étant passés d’un optimisme prudent à une panique aveugle dans une mesure égale », a commenté dans une note Michael Hewson, un analyste de CMC Markets.
Les cas de contamination à l’épidémie de coronavirus ont flambé dimanche en Europe, en particulier en Italie où la situation tournait à la « tragédie », et aux Etats-Unis où l’inquiétude montait face aux hôpitaux qui risquent d’être rapidement débordés.
Les mesures de confinement, qui pourraient être durcies ce lundi en France, se sont en outre étendues à l’Etat de New York aux Etats-Unis et à la Nouvelle-Zélande, dont la Banque centrale a par ailleurs annoncé lundi un plan d’achat d’obligations de 30 milliards de dollars néo-zélandais (15,7 milliards d’euros).
L’Italie a de son côté arrêté « toute activité de production » qui ne serait pas indispensable pour garantir l’approvisionnement de biens essentiels à la population.
Du côté des indicateurs, l’agenda ne comporte, en zone euro, que les chiffres de la confiance des consommateurs pour le mois de mars.
La Banque fédérale d’Allemagne doit en outre rendre son rapport mensuel alors qu’un conseil des ministres avancé se réunit dans le pays pour probablement décider de nouvelles mesures budgétaires contre l’épidémie du coronavirus.
Le gouvernement allemand compte mettre 822 milliards d’euros de prêts à disposition pour aider les entreprises et salariés à faire face aux conséquences économiques de l’épidémie, selon un projet de loi obtenu samedi par l’AFP.
Chaque jour, les marchés prennent un peu plus la mesure de l’impact colossal du coronavirus sur l’économie mondiale.
Avec agences