Le cap des 400 000 morts de la COVID-19 a été franchi samedi 28 novembre en Europe, qui arrive au deuxième rang parmi les régions les plus touchées du monde, mais une partie du continent va rouvrir ses commerces ce week-end à l’approche des fêtes de Noël et de fin d’année.
En France, qui a encore recensé près de 1000 morts vendredi 27 novembre et plus de 50.000 au total, tous les magasins ont rouvert samedi jusqu’à 21 h au maximum, couvre-feu oblige, en respectant un protocole sanitaire strict . Un soulagement pour les commerçants avant Noël.
Quant aux promenades, elles sont désormais permises dans un rayon de 20 kilomètres et pendant trois heures, au lieu d’un kilomètre et d’une heure jusque-là.
Pour nous, qu’il y ait du monde ou pas, le quotidien revient à la normale, se réjouit Aurélie, 36 ans, gérante d’une boutique des Galeries Lafayette. Le grand magasin parisien a accueilli ses premiers clients sous les applaudissements des salariés.
En Pologne, les centres commerciaux ont rouvert samedi. Irlandais et Belges devront en revanche attendre mardi pour retrouver leurs commerçants, même si le reflux de l’épidémie se confirme.
Les efforts et les sacrifices de chacun d’entre nous ont marché. Des vies ont été sauvées, s’est félicité le premier ministre de l’Irlande, Micheal Martin. La situation dans notre pays s’améliore […] mais il est important de maintenir le cap, a déclaré son homologue belge, Alexander de Croo.
Dimanche, trois nouvelles régions italiennes – Lombardie (nord), Piémont (nord-ouest) et Calabre (sud) – lèveront également leurs restrictions. Les bars et les restaurants y resteront cependant fermés, comme en France et en Belgique.
La pandémie reste virulente en Europe, qui est au deuxième rang des régions les plus touchées, après l’Amérique latine et les Caraïbes : le cap des 400 000 décès a été passé samedi sur le continent, selon un bilan de l’AFP, et plus de 36 000 morts y ont été recensés ces sept derniers jours (36 147), soit le bilan hebdomadaire le plus lourd depuis le début de la pandémie.
Les pays européens les plus endeuillés sont le Royaume-Uni (57 551 morts), l’Italie (53 677 morts) et la France (51 914 morts).
En Allemagne (15 965 décès recensés), pourtant considérée comme un bon élève dans la lutte contre la COVID-19, il est possible que les restrictions se poursuivent dans les premiers mois de 2021, a prévenu samedi le ministre de l’Économie, Peter Altmaier, dans le quotidien Die Welt.
Cela dépendra surtout de l’arrivée d’un vaccin, a-t-il ajouté, alors que le pays enregistrait plus de 21 000 nouveaux cas en 24 heures.
À Chypre, les autorités ont décidé d’imposer un couvre-feu dès lundi. Et en Turquie, un couvre-feu en fonction de l’âge sera imposé dès samedi.
En Grande-Bretagne, après un nouveau confinement décidé par l’Irlande du Nord et le retour en Angleterre à un système d’alerte à trois niveaux, le Pays de Galles va durcir les restrictions visant les pubs et les restaurants pour limiter la circulation du virus avant Noël.
Ce n’est pas du goût de tous les Britanniques. Invoquant la Magna Carta, texte fondateur de la démocratie moderne, une coiffeuse près de Bradford, dans le nord de l’Angleterre, est devenue une héroïne chez les adversaires du confinement sur les réseaux sociaux. Elle a cumulé 17 000 livres (environ 29 538 dollars) d’amendes pour avoir maintenu son salon ouvert malgré le confinement de quatre semaines instauré début novembre en Angleterre.
À Los Angeles, qui connaît une flambée de cas ( plus de 250000 décès aux etats-Unis ) , les autorités ont interdit tous les rassemblements publics et privés d’individus n’appartenant pas au même foyer, à l’exception des offices religieux et des manifestations, pour trois semaines à partir de lundi.
Le Japon subit également la deuxième vague de plein fouet. À Tokyo, les autorités ont demandé aux établissements servant de l’alcool, y compris les karaokés, de fermer à 22 h à partir de samedi, pour trois semaines.
L’archipel avait été relativement épargné jusqu’ici par la COVID-19 (un peu plus de 2000 décès et 135 400 infections) et n’avait pas imposé de confinement. Il est maintenant en présence d’un record d’infections quotidiennes.
Le coût économique de la pandémie est abyssal. L’Inde a annoncé vendredi un recul de 7,5 % de son PIB de juillet à septembre, entrant ainsi officiellement en récession technique pour la première fois depuis son indépendance en 1947.
Le géant d’Asie du Sud, avec plus de 9,3 millions de cas, figure au deuxième rang parmi les pays les plus touchés du monde en nombre de personnes infectées, après les États-Unis.