Près de 9 millions de salariés sont au chômage partiel en France, en raison de la pandémie de coronavirus, a annoncé vendredi matin Bruno Le Maire, lors des débats à l’Assemblée nationale sur le projet de budget rectificatif.
Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a indiqué, vendredi 17 avril, que « près de 9 millions de salariés [étaient] au chômage partiel », en raison de la crise de coronavirus. Et ce, afin d’éviter des « licenciements de masse ».
Le coût du chômage partiel, qui s’élève à quelque 24 milliards d’euros, est « un investissement », a estimé le ministre à l’ouverture des débats devant l’Assemblée sur le deuxième projet de budget rectificatif de l’État. « Nous avons refusé politiquement, économiquement, les licenciements de masse », a-t-il appuyé.
>> À lire : Covid-19 : l’Assemblée nationale vote un nouveau budget de soutien à l’économie
Après celui de la fin mars, le deuxième projet de loi de finances rectificative (PLFR) prend en compte l’enveloppe globale de 110 milliards d’euros annoncée par le gouvernement face à « l’urgence économique ». Il prévoit un recul de 8 % du Produit intérieur brut (PIB) en 2020, un déficit public d’environ 9 % du PIB et une dette à 115 %.
« Nous avons pris 20 points de dette en trois mois », a aussi relevé le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin.
« Aucun précédent dans notre histoire contemporaine »
Bruno Le Maire a souligné que le recul de 8 % du PIB était « un chiffre sévère, ce n’est pas un chiffre définitif », face à « un contexte économique qui n’a aucun précédent dans notre histoire contemporaine ».
« Nous n’avons compté ni les moyens, ni le soutien public », a assuré le ministre, égrenant les autres mesures de ce projet de budget, du soutien à la trésorerie des entreprises au fonds de solidarité en faveur des très petites entreprises et des indépendants, en passant par l’enveloppe de 20 milliards pour recapitaliser des entreprises stratégiques en difficulté.
En parallèle, « les banques font le travail » mais il a indiqué vouloir faire baisser le taux de refus des prêts, actuellement « autour de 4-5 % ».
Enfin, le texte tient compte de la prime exceptionnelle de 500 à 1 500 euros destinée aux soignants. Il intègre également l’aide aux ménages les plus modestes (bénéficiaires des minimas sociaux) de 150 euros, plus 100 euros par enfant, annoncée par l’exécutif mercredi.
Motion de rejet préalable
Défendant une motion de rejet préalable, le chef de file des députés insoumis Jean-Luc Mélenchon a demandé « l’annulation de la dette, ou du moins la conversion en dette perpétuelle ». C’est « la seule solution pacifique, raisonnable », et qui pourrait être étendue au plan européen, a soutenu l’ancien candidat à la présidentielle.
« La France peut, la France doit sortir autrement qu’en se résignant aux règles de la comptabilité étroite que le gouvernement allemand inflige à tout le reste de l’Europe », a martelé Jean-Luc Mélenchon.
3 000 salariés d’Airbus mis en chômage partiel en France
L’avionneur européen, qui compte au total 48 000 salariés en France, a décidé ce vendredi de mettre 3 000 de ses salariés en chômage partiel en raison de la crise du coronavirus qui frappe actuellement la France
Airbus a décidé vendredi 17 avril de mettre en œuvre des mesures de chômage partiel pour 3 000 salariés français de sa division d’avions commerciaux en raison de la crise sanitaire et d’une réduction de la production.
Ces mesures, instaurées jusqu’au 17 mai, ont été annoncées lors d’un comité social et économique (CSE) central extraordinaire, selon la CFTC. Il concerne les sites d’Airbus à Toulouse, Nantes et Saint-Nazaire, selon le syndicat.
Indemnisé par l’État à hauteur de 70 % du salaire brut
Les personnes concernées vont passer à un régime de chômage partiel qui permet au salarié d’être indemnisé par l’État à hauteur de 70 % du salaire brut et 84 % du salaire net.
Mais nous avons signé un accord qui permet à chaque salarié d’être rémunéré à 92 % de son salaire net, primes d’équipes incluses, sur la période d’activité partielle et quelle que soit sa catégorie, se félicite la CFTC.
Cette mesure vise notamment à faciliter les pratiques de distanciation sociale sur les sites de production pour les salariés pour lesquels le télétravail n’est pas possible. Elle fait également suite à l’annonce de la réduction d’un tiers en moyenne de la production d’avions commerciaux par Airbus pour répondre aux demandes de reports de livraisons de ses compagnies aériennes clientes, paralysées par la crise du coronavirus.