Après la malédiction du phosphate, serions-nous en train de vivre celle de l’énergie ?

Chiffre du dimanche matin (bon dimanche) :

La production tunisienne d’hydrocarbures sur les 10 premiers mois a baissé de 8,5 % pour le pétrole brut et 6 % pour le gaz naturel.
La production totale de pétrole brut et condensat a été ramenée de 1,457 mégatonne équivalent pétrole (Mtep) sur les 10 premiers mois 2019 à 1,334 Mtep sur la même période en 2020, soit une diminution de 8,5 %.
La production de gaz de pétrole liquéfié a suivi la même tendance : elle a été ramenée de 134 Ktep sur les 10 premiers mois 2019 à 123 Ktep sur les 10 premiers mois 2020, soit un recul de 8 %.
La production de gaz naturel a également baissé, étant ramenée de 2,624 Mtep sur les 10 premiers mois 2019 à 2,464 Mtep sur la même période, en 2020.
Cette baisse généralisée de production est principalement due à la fermeture de la vanne d’El Kamour (entre le 16 juillet et le 6 novembre 2020) qui a causé la réduction progressive ou l’arrêt de la production sur 40 % des sites producteurs du pays.
Elle s’explique également par l’épuisement de divers puits et les perturbations dans la mise en production du champ gazier de Nawara. Ce dernier, exploité conjointement par la société autrichienne OMV et l’Entreprise Tunisienne d’Activités Pétrolières (ETAP), a été mis en production en avril 2020 mais de nombreux problèmes techniques ainsi que des grèves n’ont pas permis d’atteindre une production fluide au cours de l’année. Pour rappel, le champ de Nawara devrait permettre d’augmenter de 50 % la production de gaz tunisien et ainsi permettre de résorber de 20 % le déficit énergétique, qui représentait, lui-même, 45 % du déficit commercial, en 2019.
Après la malédiction du phosphate, serions-nous en train de vivre celle de l’énergie ? Il est à rappeler que notre déficit commercial énergétique est de 40%. Que nous dépendons désormais majoritairement de l’étranger pour notre énergie électrique (à 99% provenant du gaz). Et que les projets tant promus du solaire et de l’éolien accusent des retards considérables et incompréhensibles dans leur mise en exploitation. Bref…
Walakom sadid annadhar.

Hassen Zargouni