Un effroyable gâchis

S’il y’a une amertume qui me serre le cœur depuis que tout cela est arrivé chez-nous, elle est bien dûe à ce crime dont ont été victimes nos enfants natifs des années 1990 et 2000 en particulier.

Depuis 2011 leurs plus belles années ont été dilapidées entre couvre-feu , confinement et arrêts du service public dûs aux grèves interminables .

Ces jeunes là n’ont rien vu , rien vécu . Ils n’ont pas eu le temps de s’épanouir et goûter aux joies d’une vie apaisée .Or , cétait leur droit le plus naturel que les odieux ont extradé.

Au bout d’interminables restrictions endurées le long d’une décennie pénible, et pour ne rien arranger, voilà que le temps des pénuries s’invite jusque dans les produits de première nécessité.

Ces pauvres filles et garçons n’ont pas vécu dans le faste , ils n’ont aucune idée de l’abondance. Il est alors tout à fait normal qu’ils perdent tout espoir et qu’ils s’accrochent à la chimère d’une vie meilleure sous d’autres cieux. Ceux qui restent verront leur destin basculer entre la drogue ou le fondamentalisme .

Les enfants, quant à eux, sont par milliers livrés à leur sort à cause de la grève dans l’école publique. Ils sont près de 400 mille à être privés de l’éducation et même si quelques uns fréquentent encore l’école publique, leurs notes ne leur sont pas communiqués par décision du syndicat de la honte.

Tous les politiques qui se sont succédés à la tête du pays , ont tous sans exception , ce crime attaché à leurs cous jusqu’à l’éternité , le crime d’avoir bousillé une génération qui aurait pu devenir la fierté de ce peuple malmené.

Nos enfants , la chair de notre chair , ont été cyniquement sacrifiés sur le seuil des peines perdues . Il leur faudra beaucoup de temps pour s’en remettre.

Ben Ahmed Sobhi