Sacré AM Habib

C’était il y a deux ans , un Vendredi ! Grand jour des prieurs ! Am Habib s’est douché, bien pomponné. Super propre à boire son café et à prêter l’oreille au papotage des copains sur tout et rien. Prêt pour la grande prière dans la mosquée à côté, lorsqu’il dût s’excuser pour el oudhou dit il. Tout le monde a compris qu’il avait pété entre temps, trahi par ses sphincters usés qui avaient lâché encore une fois.

Le plus « sage » de la bande osa balancer surpris par son audace : « Mais pourquoi être obligé de se laver les oreilles quand c’est le trou de cul qui est incriminé ? »

Si Hamadi, un résident du fin fonds de la toundra de Finlande et qui aimait terriblement Sousse et AM habib , osa poliment lui balancer sa logique glaciale de l’homme venu du froid et avança avec précaution : Je crois que l’essentiel c’est la propreté. Si donc vous venez de sortir de votre bain, vous n’avez pas besoin de oudhou même si vous avez une « aérophagie soudaine et irrésistible » (pour ne pas nommer joliment le pet). D’autant plus, ajoutait il, que vous ne touchez pas dans ce rituel des ablutions à l’orifice terminal du gros intestin.

Le serveur aux doigts crasseux rougissait sous sa peau basanée qui se noircissait. Il ne comprenait pas que ces gens qu’il respectait puissent parler de pets. Am Habib sentait venir les complications de la suite, que n’arriveraient pas à capter ses neurones faciles à s’échauffer au point de bruler s’il s’efforcerait de les titiller au delà de leurs limites. C’est Am salah, qui prit sa défense dans sa sempiternelle histoire de « laghw » (technique de la fuite dans la littérature des waha-bites pour ne pas répondre ou pour ne même pas réfléchir à une réponse) et traina am Habib dans la mosquée, lui évitant les tirs croisés de toute la bande.

Le finlandais concluait, heureux et ému que Dieu, le Spirituel était resté au café à écouter les vrais zabratas pensants. et non à la mosquée où Am Habib et am Salah croyaient aller le rencontrer. C’est vrai que Dieu ne se reconnait plus dans cet islam devenu pures formes sans réformes , où on persiste quoique sortant de son bain à se sentir obligé, sans y réfléchir, de se laver les oreilles quand on pête du cul.

L’agitateur