L’excès de zèle du Grand Plouc Boubaker Ben Akacha

Sur le plateau de Midi Show de Mosaïque fm, dès que tu prononces un mot en français, l’animateur t’interrompt séance tenante pour la traduire en arabe, comme si tu venais de blasphémer. Boubaker Ben Akacha doit comprendre que si, lui, Bouba le péquenot, Grand Plouc devant l’Eternel, arrive à saisir les quelques mots prononcés par ses invités en langue française, les auditeurs de Mosaïque n’auront aucun mal à les concevoir clairement.

Le Tunisien moyen et médiocre et les animateurs vous diront que tous les Tunisiens ne comprennent pas le français. C’est un argument fallacieux. Grâce à la généralisation de l’enseignement, les Tunisiens étudient la langue française depuis plusieurs générations, du primaire au supérieur. Donc, si quelques mots de français échappent au cours d’une interview, les auditeurs ne s’égareront pas pour autant. Sans parler des quelques tunisiens analphabètes qui ne s’intéressent pas outre mesure aux émissions politiques.

A mon avis, cette manière de traduire chaque mot prononcé en français de manière simultanée et frénétique est due à la vieille hantise des arabophones qui ont peur de voir le français supplanter l’arabe. Ils s’évertuent depuis toujours à conférer au français, « langue du colonisateur », un statut de langue étrangère, et à en faire une langue « inintelligible » pour le commun des Tunisiens, au même titre que l’allemand, le finnois et le mandarin.

P.-S. : Cette manière de traduire compulsivement en arabe chaque mot prononcé en langue française est imposée par la Haute Autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica). Néanmoins, le comportement de Boubaker Ben Akacha relève plus de l’excès de zèle que de l’application des principes prescrits par cette instance publique. C’est une pratique que les identitaires de la Haica sacralisent.

Pierrot LeFou