Lettre au Valet de Ghannouchi, la personne la plus détestée de Tunisie

À Monsieur Hichem Mechichi

Valet de Rached Ghannouchi, dit Président du Gouvernement Tunisien.

Je n’ai pas beaucoup d’encre pour une lettre ouverte, encore moins les mots qu’il faut, vous savez monsieur, qu’au cœur du drame que nous vivons, il ne faut rien gaspiller ; je suffoque comme toutes les tunisiennes et tunisiens et je garde le peu d’oxygène qui me reste pour survivre à tant de malheurs et de tristesses.

Quelqu’un vous a dit que le ridicule ne tue pas ??!! Il vous a menti, le vôtre si. Votre petite vidéo avec la raquette et la balle de tennis est d’un ridicule assassin, comme d’ailleurs votre «politique» qui a laissé mourir 16.000 tunisiennes et tunisiens, qui sont partis seuls, dans de grands sacs noirs, enterrés sans avoir enlacé un proche ou dire d’un regard adieu.

Alors que des centaines meurent tous les jours, des milliers qui crient à l’aide et tendent leur main tremblante pour avoir une dose d’oxygène, des hôpitaux bondés avec des malades sur des chaises ou allongées à même le sol, alors que la société civile remue ciel et terre pour collecter des fonds, des citoyennes et citoyens qui courent dans tous les sens pour se rendre utiles, des comités de quartier qui s’organisent, des médecins à bout de force qui ne lâchent pas leur blouse blanche et leur charlottes, alors que la Tunisie mendie des pays du monde la Vie à ces citoyens, vous nous faites un numéro pathétique d’un « tennis man » en costume cravate. Que dire ! Je suis outrée, et en même temps, je me demande, qu’est-ce qu’on peut attendre d’un homme qui a décidé d’être le valet de la personne la plus détestée, qui s’applique dans sa besogne et qui regarde la situation virer vers une tragédie, sans rien faire, parce qu’il a peur de la colère du Cheikh qui, à tout moment, peut lui arracher sa ceinture, et qui verra, jusqu’aux pieds, descendre son pantalon.

C’est dégradant et ignoble monsieur, d’être le valet de ceux qui ont empoisonné notre quotidien, violé nos petites joies, torpillé nos humbles habitudes, exaspéré nos rêves, métastasé notre printemps, chassé de nos cieux le soleil et qui nous ont noyé dans la tourmente, le vent, les dettes et le SANG, et si toutes et tous ces tunisiens meurent aujourd’hui, si nous sommes dans cette situation apocalyptique, dans cet appauvrissement total, si nous mendions la vie, si nous sommes dans une dépression collective, si tout est gangréné et détruit, c’est à cause de ceux qui ont tout orchestré depuis 10 ans et dont vous n’êtes qu’un simple valet. Et un jour, ils vous vomiront, après avoir essuyé toutes les saletés de leur main dans votre costume de valet, et ils vous lâcheront quand ils n’auront plus besoin de vous parce qu’insatisfaits de vos services, et vous partirez, oui vous partirez parce que la colère s’amasse monsieur, vous partirez comme un petit valet qui n’a pas pu, su, voulu, être un serviteur de sa patrie. Vos maitres partiront aussi, parce que cette colère qui s’amasse et s’accentue en même temps que le compteur de la mort, va éclater et fera sauter tous les traitres avec elle.

Je n’en dirai pas plus, je suffoque et j’ai besoin du peu d’oxygène qui me reste, que je donnerai à une patrie en agonie. 

La citoyenne Leila Toubel