Le ministère des Affaires islamiques saoudien interdit la diffusion des sermons par les haut-parleurs depuis les mosquées

« Ceux qui veulent prier n’ont pas besoin d’attendre l’appel à la prière de l’imam »

Le ministère des Affaires islamiques saoudien a défendu , lundi 31 mai , sa décision de contraindre les milliers de mosquées du pays à baisser le volume de leur haut-parleurs, notamment lors de l’appel à la prière, une décision controversée dans ce royaume ultra-conservateur.

Le ministère a ordonné la semaine dernière aux mosquées de régler leurs haut-parleurs à un tiers de leur volume maximum, et de limiter leur usage à l’appel à la prière et non à la diffusion de sermons des grandes prières du vendredi . Cette mesure a aussitôt suscité une levée de boucliers dans les milieux religieux et conservateurs dans un pays pratiquant un islam rigoriste.

Le ministre des Affaires islamiques Abdullatif al-Sheikh a justifié cette décision en invoquant la santé et le bien-être des enfants et des personnes âgées, dérangés par le bruit.

« Ceux qui veulent prier n’ont pas besoin d’attendre l’appel à la prière de l’imam », a assuré le ministre dans une vidéo diffusée par la télévision d’Etat. « Ils devraient déjà être avant à la mosquée », a-t-il ajouté.

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Cette mesure est conforme à la politique de libéralisation voulue par le prince héritier et dirigeant de fait du royaume, Mohammed ben Salmane. Celui-ci a ordonné la levée de plusieurs interdits ou restrictions, comme l’interdiction de conduire pour les femmes, tout en autorisant des concerts rassemblant hommes et femmes, ce qui était strictement interdit auparavant.

Ces assouplissements ont été favorablement accueillis par nombre de Saoudiens dans un pays où deux-tiers de la population a moins de 30 ans.