Le féminisme islamique, ce gros mensonge !

Les droits des femmes ne sont pas des détails ! Dans le combat pour la liberté des femmes tout est prioritaire ! Les militantes pour les droits des femmes n’appartiennent pas à la culture du “rajla”, comme le cherche à présenter, en écœurante ironie, l’idéologie machiste. Ce mouvement féministe réclame un droit humain, un droit complet à la citoyenneté.

Les droits des femmes est une priorité. Il n’y a pas de guerre contre la pauvreté, contre les maladies, contre l’alphabétisation, contre le sous-développement en l’absence des droits des femmes. Depuis quinze siècles, les musulmans n’ont pas cessé de parler des droits de la femme musulmane en exhibant, à chaque fois, quelques noms de femmes qui ont exercé dans le commerce, dans la politique ou dans la poésie ! Et cette leçon qui longtemps a ronronné dans les écoles et dans les médias n’a pas changé la réalité, ou très peu !

Depuis un siècle ou presque, les mouvements de libération arabes et nord-africains ont enfanté des indépendances nationales, avec des drapeaux hissés, des hymnes nationaux scandés et une monnaie nationale frappée, avec des régimes royalistes, socialistes ou libéraux, mais avec une présence timide de la femme, ou décorative.

Depuis les indépendances, et à chaque fête nationale ou même religieuse, les régimes nous font sortir, d’une manière folklorique, les noms des maquisardes, ces braves femmes qui ont participé à la guerre de Libération, mais la réalité féminine est amère ! Les choses n’ont pas changé, ou peu !

Les systèmes politiques ont mis les femmes dans des sortes de musées afin qu’elles symbolisent leur présence par le passé ou pour l’ornement ! Les guerres contre les droits des femmes sont déclarées tantôt au nom de l’hégémonie économique, tantôt au nom de la religion qui considère la femme comme un être humain incomplet. Dans l’imaginaire musulman, “les femmes sont déficientes dans leur raison et dans leur religion”.

Le féminisme islamique moderne est un phénomène politique né principalement en Europe, dans des villes où la présence des communautés musulmanes est forte, en Allemagne, Belgique, France, Italie, Espagne, Portugal, Pays-Bas, Angleterre… Dans les années cinquante, le mouvement féministe implanté dans le monde arabe et en Afrique du Nord militait pour accéder aux mêmes droits déjà acquis par la femme européenne.

Aujourd’hui, par peur et par l’influence idéologique islamiste des Frères musulmans en particulier, le mouvement féministe islamiste appelle la femme musulmane installée en Europe au retour à la culture du moyen-âge ! Quel paradoxe ! Le mouvement féministe islamiste en Europe n’est qu’un autre bras idéologique des Frères musulmans.

Depuis les années quatre-vingt, les Frères musulmans ont occupé les centres culturels, les mosquées, les salles de prière. Ils ont la mainmise sur les associations dites caritatives. La gauche classique française a largement aidé les Frères musulmans à prendre la direction de ces lieux religieux. Pour cette gauche, ils constituent un important fonds de voix électorales. Par la suite, cette gauche s’est trouvée piégée par un tel comportement politicard.

Par cette démarche, la gauche française, en particulier, a signé son acte de décès. Elle, morte musulmane, ou presque ! Si, dans les années cinquante, le mouvement féministe arabe et nord-africain cherchait à imiter le mouvement féministe européen, aujourd’hui le mouvement féministe islamiste cherche à faire face à ce mouvement. À le contredire ! Tous les débats féministes islamistes en Europe sont orientés par les Frères musulmans.

Depuis l’affaire du hidjab dans les années quatre-vingt-dix et jusqu’au phénomène du burkini et les actes terroristes islamistes qui ont endeuillé toute l’Europe et continuent à le faire, les Frères musulmans sont les guides activistes de tous les mouvements féministes islamistes européens. Le mouvement féministe islamiste considère que le port du voile est un choix qui relève de la liberté individuelle, que les femmes voilées sont libres dans leur mode vestimentaire .

Lorsqu’une femme se voile, les chefs Frères musulmans font la fête, considérant cet acte comme une expansion de l’Islam dans le pays des kouffar. Mais dès qu’une femme voilée réintègre son vestimentaire normal, se libérant du voile, sa vie est mise en danger. Elle se voit menacée, harcelée, frappée d’anathème, chassée par sa famille, éjectée de son quartier… et tout cela se passe en Europe !

Le féminisme islamiste en Europe d’aujourd’hui essaie d’opérer la soumission féminine d’abord par l’apparence, afin de mettre, par la suite, la main sur la raison féminine. Et ainsi faire admettre à la femme l’idée suivante : parce que la femme est déficiente dans la raison, son corps est une propriété commune, partagée par le mari, le frère, le père, l’oncle, le chauffeur de taxi, l’épicier et l’imam… Son corps restera gardé et contrôlé par la tribu du bled, même si elle vit dans l’avenue des Champs-Elysées !

Amin Zaoui

Illutration : Ghannouchi Boujalgha ,  gourou de secte islamiste tunisienne , se permet de se photographier avec les filles en décolleté