Israël ferme plusieurs écoles de l’ONU à Jérusalem-Est occupée

La police israélienne a fermé jeudi matin des écoles des Nations unies à Jérusalem-Est occupée, a constaté un journaliste de l’AFP. Cet ordre de fermeture intervient trois mois après l’entrée en vigueur de l’interdiction par Israël des activités de l’Agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).

Dans la lignée de l’interdiction controversée des activités de l’Unrwa en Israël, les forces israéliennes ont fermé, jeudi 8 mai au matin, trois écoles des Nations unies à Jérusalem-Est occupée, a constaté un photographe de l’AFP.

La police israélienne a expulsé les enfants présents sur les lieux, dont beaucoup sont partis en pleurant, et placardé un ordre de fermeture indiquant que les écoles fonctionnaient illégalement en l’absence d' »autorisation ».

Certaines visiblement émues, d’autres choquées, plusieurs jeunes écolières se sont prises dans les bras avant de quitter les lieux.

L’Unrwa, qui tient ces établissements, a confirmé la fermeture par Israël de ses écoles dans le camp de réfugiés palestiniens de Chouafat à Jérusalem-Est, la partie orientale de la ville, occupée et annexée par Israël depuis 1967.

« À partir du 8 mai 2025, il sera interdit de faire fonctionner l’établissement éducatif, d’employer un enseignant, un personnel enseignant ou tout autre personnel, et il sera interdit d’accueillir des élèves ou d’autoriser l’entrée d’élèves dans l’établissement », stipule l’ordre de fermeture.

Une « violation du droit des enfants à l’éducation »

Le directeur de l’Unrwa en Cisjordanie occupée, Roland Friedrich, a indiqué à l’AFP que des forces « lourdement armées » encerclaient trois écoles de l’Unrwa dans le camp de Chouafat jeudi à 9 h.

Il a ajouté que 550 élèves âgés de 6 à 15 ans étaient présents lorsque la fermeture a été appliquée, qualifiant l’événement de « traumatisant pour les jeunes enfants qui risquent immédiatement de perdre l’accès à l’éducation ».

L’Autorité palestinienne, basée à Ramallah, a condamné cette décision dans une déclaration à la presse, la qualifiant de « violation du droit des enfants à l’éducation ».

Dans un communiqué, son ministère de l’Éducation les a ensuite taxées de « crime », tout en exhortant la communauté internationale à « assumer ses responsabilités ».

Des fermetures validées par la justice sioniste

L’ONG de défense des droits humains Adalah a de son côté fait état de raids israéliens contre six écoles de l’Unrwa à Jérusalem-Est.

Israël a promulgué une loi interdisant à l’Unrwa d’opérer sur le sol israélien, après avoir accusé certains membres de son personnel d’avoir participé aux attaques du Hamas le 7 octobre 2023, à l’origine de la guerre toujours en cours dans la bande de Gaza. Des enquêtes indépendantes indiquent qu’Israël n’a pas fourni de preuves concernant ces allégations.

Arguant que la nouvelle législation « viole les droits humains fondamentaux et les obligations d’Israël en vertu du droit international », l’ONG Adalah avait déposé, le 16 janvier, une requête auprès de la Cour suprême mais sa demande de suspension avait été rejetée.

Saisie une seconde fois, la Cour suprême avait fait valoir que la municipalité de Jérusalem offrait d’autres options pour l’enseignement des élèves de ces écoles. Une offre jugée « totalement inadéquate » par Adalah.