L’ancienne ministre française de la culture Audrey Azoulay a été élue ce vendredi soir directrice générale de l’Unesco, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture, au terme d’une élection marquée par de multiples rebondissements, dont le retrait des Etats-Unis et d’Israël de cette agence internationale.
La Française Audrey Azoulay, ministre française de la culture du gouvernement de Manuel Valls (2016-2017) a été élue, ce vendredi soir 13 octobre, directrice générale de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), succédant à la Bulgare Irina Bokova. La candidate française était opposée au Qatari Hamad Al-Kawari.
Mme Azoulay a obtenu 30 voix, son adversaire 28, des 58 membres du conseil exécutif, dont le choix doit être encore validé par la conférence générale des Etats membres, le 10 novembre.
Pendant sa campagne, elle s’est plu à citer l’homme d’Etat français et figure du socialisme Léon Blum (1872-1950), selon lequel l’Unesco devait être «la conscience des Nations unies». Mais elle ne s’était consacrée entièrement à l’élection à venir pour la direction générale de l’agence onusienne qu’après avoir quitté son ministère, à la suite de la victoire à l’élection présidentielle d’Emmanuel Macron en mai.
«J’ai une vraie envie pour ce poste parce qu’il porte des valeurs universelles et humanistes. L’Unesco c’est la connaissance de l’autre», plaidait déjà l’ex-ministre de la Culture en septembre dernier, d’après le journal Le Point. Mais la candidature de cette Franco-Marocaine, fille d’ancien banquier conseiller du roi du Maroc, n’avait pas manquer de susciter des oppositions dans le monde arabe. Sa nomination comme ministre de la Culture en France en février 2016 avait déjà fait grincer des dents, notamment en Algérie.
Un CV bien rempli
Audrey Azoula, née le 4 août 1972 à Paris, dans une famille juive marocaine, originaire d’Essaouira, peut se targuer d’un CV bien rempli : ancienne élève de l’Ecole nationale d’administration, qui forme les élites françaises, maîtrises de gestion à l’université Paris Dauphine et à l’université britannique de Lancaster, Sciences-Po à Paris. Elle a travaillé durant ses études dans le secteur bancaire, expérience qu’elle dit avoir «détesté». Elle a ensuite été magistrate à la Cour des comptes après avoir occupé plusieurs fonctions à la Direction des médias du ministère de la Culture.
Elle est entrée au Centre national du cinéma (CNC) comme directrice financière en 2006, avant de devenir, de 2011 à 2014, la numéro deux de cet organisme en charge du système d’aide à la création cinématographique.
Réagissant à sa victoire, Audrey Azoulay a estimé que les pays membres devaient « s’impliquer » dans l’organisation, qui traverse une crise, et « non pas la quitter », au lendemain de l’annonce du retrait des Etats-Unis et d’Israël.
Audrey Azoulay a répété que la « première chose à laquelle elle s’attacherait », si la conférence générale la confirme en novembre, serait « de restaurer la crédibilité » de l’organisation « et la confiance des Etats membres ».
Avec agences