Djerba : Une femme juive française prie pour un otage israélien à la synagogue de la Ghriba

Des photos montrant une femme priant pour un otage israélien, au sein de la synagogue de la Ghriba, ont provoqué une vive polémique sur les réseaux sociaux tunisiens, dans un contexte marqué par une forte solidarité avec la cause palestinienne.

Des clichés de l’agence de presse AFP relatifs au pèlerinage juif annuel de la Ghriba, à Djerba, ont récemment suscité l’indignation de nombreux internautes tunisiens. Sur l’une des photos, on aperçoit une femme tenant le portrait d’un otage israélien, accompagné de slogans qualifiant le Hamas d’organisation terroriste.

Or, au début du mois de mai, le comité d’organisation du pèlerinage avait annoncé que l’événement serait exceptionnellement limité aux personnes de confession juive résidant en Tunisie. Une mesure motivée par le contexte de guerre à Gaza et par l’attachement profond du peuple tunisien à la cause palestinienne. Habituellement, ce pèlerinage attire plusieurs milliers de fidèles venus de l’étranger.

La publication de ces photos par l’AFP, accompagnée du commentaire : « Une femme juive française prie pour Ran Gvili, l’un des otages israéliens détenus dans la bande de Gaza depuis les attaques perpétrées le 7 octobre 2023 par des militants du Hamas contre Israël, à l’intérieur de la synagogue historique de la Ghriba, sur l’île touristique tunisienne de Djerba, lors du pèlerinage juif annuel, le 15 mai 2025 », a relancé la polémique.

Ran Gvili, selon les médias israéliens, était un policier israélien de 24 ans, membre de l’unité spéciale Yasam de la police du Néguev. Il aurait été tué lors des affrontements avec le Hamas le 7 octobre 2023, et son corps serait depuis retenu dans la bande de Gaza.

Des slogans controversés

Ce sont surtout les slogans visibles sur l’affiche — jugés hostiles à la cause palestinienne — qui ont provoqué la colère de nombreux Tunisiens sur les réseaux sociaux. Certains internautes se sont interrogés sur le respect des consignes annoncées par le comité d’organisation, notamment sur la limitation de la participation aux seuls résidents tunisiens et sur l’encadrement de l’événement par les autorités.

D’autres ont dénoncé ce qu’ils considèrent comme une tentative de « normalisation » déguisée avec Israël, à travers la présence de figures perçues comme « sionistes » dans un événement religieux se déroulant en territoire tunisien.

Dans ce climat de tensions, plusieurs internautes ont rappelé les positions fermes du président Kaïs Saïed, qui a à de nombreuses reprises réaffirmé le soutien indéfectible de la Tunisie à la cause palestinienne et condamné les crimes perpétrés dans les territoires occupés.