Le Conseil de presse a rendu publique, lundi 5 mai , une étude intitulée « confiance du public en les médias », conçue comme un baromètre permettant d’évaluer le niveau de confiance des Tunisiens envers les médias. Cette enquête vise à mesurer et suivre la perception et la crédibilité accordées par le public tunisien aux différents médias du pays.
Bilan glaçant : l’échantillon de 1518 personnes a fait ressortir que 64 % des personnes interrogées « ne font pas confiance aux médias » et que ce taux s’élève à 77,8 % chez la frange des jeunes (âgés de 18 à 24 ans).
Selon l’étude, la baisse de cette confiance tient essentiellement aux chroniqueurs avec un taux de 82%. S’exprimant lors d’une conférence tenue au siège du syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse, la présidente du bureau sortant du Conseil de la presse, Itidal Majbri, (dont la nouvelle composition a été annoncée dans la même journée du lundi), a affirmé que le concept d’autorégulation échappe à une large frange du public (90 %) et que seulement 2,9 % du public interrogé sait qu’il existe aujourd’hui une structure dénommée « Conseil de la presse ».
S’agissant des médias traditionnels les plus fréquemment utilisés par les Tunisiens en tant que source d’information, l’étude révèle que la télévision se place en tête des médias traditionnels avec un taux 77 %, secondée par les quotidiens avec 5,9 %.
Pour les nouveaux médias, le réseau social Facebook arrive en premier lieu avec un taux de 96,9 % contre 45,5 % pour TikTok et 40,6 % pour YouTube.
Sur un autre plan, Majbri a indiqué que le Conseil de la presse avait élaboré une enquête en août 2024 visant à scruter l’avis des journalistes sur la présidentielle de 2024 et auquel ont pris part 133 journalistes, hommes et femmes, issus des différents médias de l’audiovisuel, du numérique, de la presse écrite, des agences de presse et de la presse associative.
Selon l’oratrice, l’enquête révèle que la majorité des journalistes sondés (71,5 %) ont éprouvé de sérieuses difficultés à dénicher l’information, ajoutant que le décret-loi n°54-2022 sur la lutte contre les infractions liées aux systèmes d’information et de communication a manifestement impacté le travail de 96 % des journalistes lors de la couverture de l’élection présidentielle de 2024.
La présidente a, par ailleurs, affirmé que 63% des médias n’ont pas établi un plan médiatique détaillé destiné à la couverture des élections, ajoutant que les journalistes interrogés ont déclaré avoir subi des pratiques de « censure et de contrôle » en l’absence d’une plateforme professionnelle et éthique habilitée à statuer sur le travail journalistique.
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