Cette divine comédie faite de kalsoun et de kaysoun !!

C’était en 2017. Je m’étais rendu au 4 ème art voir la nouvelle pièce de Fadhel Jaibi et de Jalila Baccar « PEURS »  ( photo ci-dessus ) pour oublier, changer de sujet, vivre une création , une naissance dans ce monde lugubre de la mort de tout.

Eh ben ma foi, deux heures durant, la pièce t’enfonce dedans. Elle se résume en une entrée de tout un pays dans une bourrasque, une tempête , un ouragan sans issue de secours. Une issue que tout le monde cherche sans trouver. A essayer de fuir pour s’apercevoir à chaque fois qu’on erre comme des âmes en peine pour se retrouver au même endroit: un hôpital délabré qui sent la mort, une cage balayée par une tempête qui n’en finit pas de souffler bloquant de plus en plus avec ses vents de sable toutes les issues; où tout le monde se chamaille stressé avec tout le monde à essayer de sortir , s’en sortir. Vainement ! Jusqu’à ce que mort s’en suive. Ya khouya quel art avec ces effets sonores, ces lumières, ce vent strident en 4 dimensions qui faisait trembler ton siège, le jeu juste des acteurs, les vrais pleurs de cette actrice tellement imprégnée par son rôle dont on voyait presque ses larmes couler.

Quand moi et ma dulcinée regagnions l’issue de sortie du théatre croyant retrouver la vie, Tunis était si triste. En fait , on est tous enfermés encore en 2022 dans l’hôpital. On n’est pas sorti de l’auberge. Du 4 ème art, du vrai théâtre prémonitoire de Fadhel . Nous sommes en pleine bourrasque enfermés dans le théâtre de Sfax avec un khra de théâtre, un kharayoun de Abdelli qui lance des vannes sur les slips des nanas, une merde de police qui monte sur cette scène puante pour glisser dessus. Et un public en plein désarroi qui croit pouvoir s’échapper de la bourrasque et qui est en plein dedans à jouer le rôle de comparse dans cette divine comédie faite de kalsoun et de kaysoun.

L’agitateur