Le verdict est tombé et la récompense suprême revient à Bong Joon Ho qui était déjà en compétition il y a deux ans, sous les couleurs de Netflix avec Okja.
Le 72e festival de Cannes promettait d’être romantique et politique, c’est un palmarès plus politique que romantique que le jury présidé par Alejandro Gonzalez Iñarritu a dévoilé, samedi 25 mai. En décernant, « à l’unanimité », la Palme d’or 2019 à « Parasite » de Bong Joon-ho, les neuf jurés ont récompensé un film fou, une incroyable farce sociale tendance « lutte des classes » sur une famille des bas-fonds s’immisçant dans le quotidien d’une famille des beaux quartiers de Séoul. Comme une version sauvage et azimutée d' »Une affaire de famille », la Palme de l’an passé.
Une récompense méritée pour un film très bien reçu par les festivaliers à Cannes et qui était dans les favoris. « Parasite » est une comédie noire sur la lutte des classes, avec un scénario haletant et des acteurs tous formidables.
« Le film a été possible grâce aux grands acteurs, Mister Song notamment ici présent, qui ont pu mener le film avec harmonie et énergie, nous a dit Bong Joon Ho. Et tous les autres acteurs sont dans mon esprit en ce moment, et je veux vraiment partager cet honneur et profiter avec eux aussi. »
Mati Diop reçoit le Grand Prix du Jury pour « Atlantique » sur les jeunes africains qui partent pour l’Europe.
« Je me suis retrouvée à un moment très particulier, explique Mati Diop, où énormément de jeunes quittaient les côtes sénégalaises pour rejoindre l’Espagne, quitter le chômage, des conditions de vie très difficiles, et j’étais là, un témoin proche de ce moment-là.«
Antonio Banderas reçoit le Prix du meilleur acteur pour son interprétation d’un réalisateur, qui ressemble étrangement à Almodovar, dans « Douleur et Gloire ».
_ « Probablement, si on y pense, mon personnage est plus Pedro Almovar qu’Almodovar lui-même déclare Antonio Banderas. Nous cachons tous quelqu’un à l’intérieur, nous ne nous dévoilons pas tout le temps. Quand j’ai lu ce script, j’ai été très surpris, j’étais ami avec Pedro depuis si longtemps. Nous avons toujours notre amitié qui évolue dans le même genre d’univers, et cet univers a ses limites, parce que Pedro est une personne très privée. Quand j’ai lu le scénario, j’ai vu quelque chose qui ressemblait à une confession. »_
Ce fut cette année une édition magnifique, politique et romantique comme annoncé, où le suspense est resté jusqu’au bout avec des vétérans mais aussi beaucoup de sang neuf. En récompensant Bong Joon Ho, le virtuose sud coréen et la franco-sénégalaise Mati Diop, le Jury a ouvert de nouveaux horizons pour le cinéma.