Affaire Nicolas l’Egyptien: beaucoup d’animosité et de fiel derrière le masque de « Touche pas à ma Tunisie ! »

Un jeune égyptien installé en Tunisie depuis longtemps critique, à partir de son propre vécu et non sans humour, certains travers de la société : la toile s’enflamme après la publication du statut et le pays entier lui rentre dans le lard. Le mec a eu tort de croire que les Tunisiens l’avaient définitivement adopté et qu’il pouvait se montrer un tantinet critique envers eux.

Les Tunisiens passent le plus clair de leur temps à juger les autres peuples et ne se privent de le faire en des termes injurieux et à coups de clichés et de stéréotypes souvent racistes. En revanche, dès qu’un étranger souffle la moindre critique à leur égard, ça finit par une frénésie collective et une rage de destruction.

Le déferlement de haine dont ce jeune égyptien a fait l’objet illustre parfaitement la médiocrité de la société tunisienne et l’état d’indigence intellectuelle et pathologique dans lequel elle se trouve. Cette hystérie collective, ces appels à l’extradition et ce « procès en sorcellerie » mettent à nu l’« arriérisme » d’un peuple qui se prend pour le nombril du monde et sont la preuve formelle que la révolution doit, avant toutes choses, s’opérer dans les mentalités. Autrement, il n’y a aucun espoir de sortir ce pays de son takhallouf , de son impasse.

Je n’ose pas imaginer ce qui se serait passé si cet Egyptien avait tenu des propos aussi violents que ceux de Paul Taylor vis-à-vis des Français dans ses vidéos What the fuck France* ! Cette affaire n’aurait créé aucune polémique dans une société civilisée et mentalement équilibrée. Chez nous, elle discrédite toutes les composantes de la société tunisienne car ceux qui prennent part à ce délire appartiennent à toutes les catégories sociales.

En effet, les gens qui traînent ce jeune dans la boue nauséabonde dont ils s’abreuvent tous les jours en s’abritant derrière le masque de « Touche pas à ma Tunisie ! » forment un ensemble composite et viennent de tous les horizons et de toutes les catégories socio-professionnelles, du serveur de café à l’enseignant universitaire, en passant par la poupée gonflable qui fait office d’animatrice radio/TV.

Décidément, il suffit d’un rien pour que les Tunisiens sombrent dans un délire pathologique. Cette société est complètement malade.

Pierrot LeFou 

*Les vidéos de Paul Taylor sont disponibles sur Youtube