Gaza crie famine : les enfants meurent de faim

Dans les rues de l’enclave palestinienne, dans les abris de fortune et même dans les rares hôpitaux encore fonctionnels, des enfants meurent de faim. Ils ont le visage émacié, le regard vide, et la peau sur les os. Les images sont insoutenables, mais réelles. Les bébés n’ont même plus la force de pleurer. 19 mois après le début de la guerre, Gaza crie famine.

Depuis plus de 2 mois, l’enclave est asphyxiée. Plus rien ne rentre, pas de nourriture, ni d’eau potable, ni de médicaments. Les quelques cuisines et boulangeries qui permettaient aux habitants d’avoir encore à manger se sont arrêtées car il n’y a plus rien à distribuer. Les étals des marchés sont vides, et les rares produits disponibles sont hors de prix.  C’est aujourd’hui une réalité : Gaza est en situation de famine.

Une population affamée

Pour nourrir ses enfants, Hanadi récupère des bouts de pains secs dans une poubelle.

 J’essaye de récupérer les morceaux les moins moisis afin de les tremper dans du thé et nourrir mes enfants. Je n’aurais jamais pensé que ça arriverait un jour, mais nous y sommes. confie-t-elle

La famine, Hanadi, comme tant de parents, en souffre, mais plus encore pour ses enfants. Ne pas pouvoir les nourrir c’est faillir à sa mission première de maman. « Les œufs sont trop chers et je n’ai pas les moyens d’acheter du lait pour mon bébé et ses frères », poursuit-elle. En quelques semaines, son fils a perdu 1,5 kg.

L’histoire est tragique, mais malheureusement, elle est commune à Gaza.

Depuis le début du conflit en octobre 2023, les taux de malnutrition ont explosé. En avril 2024, le Cadre Intégré de Classification de la sécurité alimentaire (IPC) estimait déjà que la situation était inquiétante. Aujourd’hui, elle est dramatique. Le dernier rapport est lui aussi sans appel : le risque de famine est confirmé. On peut aujourd’hui affirmer que l’ensemble de la population de la Bande de Gaza est en situation d’insécurité alimentaire aigüe, et que 470 000 personnes risquent de mourir des conséquences de la famine.

Les familles de Gaza meurent de faim alors que la nourriture dont elles ont besoin est bloquée à la frontière. Nous ne pouvons pas leur apporter une aide vitale en raison de la reprise du conflit et de l’interdiction totale de l’entrée de l’aide humanitaire imposée début mars.explique Cindy McCain, directrice exécutive du Programme alimentaire mondial des Nations unies

Dans les prochains jours, la situation pourrait empirer. Ces dernières heures, les autorités israéliennes ont intensifié leurs opérations. Des familles – qui avaient déjà tout perdu – ont dû fuir, une fois de plus.

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L’UNICEF et le PAM ne cessent d’alerter

Depuis plus d’un an, l’IPC et les agences des Nations unies, dont l’UNICEF, ne cessent d’alerter la communauté internationale sur le risque de famine à Gaza.  Le 25 avril, le Programme alimentaire mondial (PAM) déclarait avoir épuisé ses dernières réserves.  

Sur les 234 centres de nutrition soutenus par l’UNICEF, 144 restent opérationnels, mais les stocks d’aliments thérapeutiques prêts à l’emploi s’amenuisent. Dans les prochains jours, plusieurs centres de nutrition devront cesser leurs activités.

Le risque de famine ne survient pas soudainement. Il se développe dans les endroits où l’accès à la nourriture est entravé, où les systèmes de santé se sont effondrés et où les enfants sont privés du strict minimum pour survivre. La faim et la malnutrition aiguë sont une réalité quotidienne pour les enfants de la bande de Gaza. Nous avons mis en garde à plusieurs reprises contre cette évolution et appelons une nouvelle fois toutes les parties à empêcher cette catastrophe.a déclaré Catherine Russell, directrice générale de l’UNICEF.