Libye : le chef d’un puissant groupe armé a été tué dans des affrontements à Tripoli

Des affrontements armés violents entre groupes rivaux ont éclaté lundi soir dans la capitale libyenne Tripoli, faisant au moins un mort, un chef de groupe armé, et conduisant le ministère de l’Intérieur à appeler les habitants à rester confinés chez eux.

Il était le chef de l’Autorité de soutien à la stabilité (SSA), un influent groupe armé basé dans le quartier populaire d’Abou Slim, dans le sud de Tripoli. Abdelghani « Gheniwa » el-Kikli a été tué dans des circonstances non élucidées lundi soir, selon la chaîne Libya al-Ahrar et le site d’information al-Wasat. Des images que l’AFP n’a pas pu authentifier circulent sur internet montrant un homme le visage en sang comme s’il avait été abattu à bout portant et d’autres personnes également au sol visiblement inanimées.

Des tirs intermittents à l’arme lourde, dont des mitrailleuses, et des déflagrations ont commencé à être entendus dans plusieurs secteurs de la capitale à partir de 21h00 (19h00 GMT), selon des journalistes de l’AFP. Sans donner de détails, le ministère de l’Intérieur du Gouvernement d’unité nationale, basé à Tripoli, a appelé dans un communiqué « tous les citoyens à rester chez eux pour leur sécurité ». Des avions stationnant sur le tarmac de l’aéroport de Tripoli ont été transférés et mis en sécurité à Misrata et plusieurs vols ont été déviés vers cette ville, selon les médias.

Des combats entre groupes armés rivaux

Selon des médias locaux, les affrontements, qui ont éclaté dans la banlieue sud de Tripoli, ont opposé des groupes armés de la capitale et d’autres groupes rivaux de Misrata, grande ville portuaire rattachée au camp de l’ouest et située à 200 km à l’est de Tripoli.

Selon le neveu de « Gheniwa », cité par l’expert Jalel Harchaoui, le chef du groupe SSA serait tombé dans une embuscade. Il était devenu, dit cet analyste, « l’un des chefs de groupes armés les plus performants de Tripoli ». Il avait notamment réussi, selon M. Harchaoui, à « installer des fidèles à des postes clés au sein des banques, des télécommunications, des administrations et même à de hautes fonctions diplomatiques ».

Dans un communiqué publié peu avant 22h00 GMT, la Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul) qui avait déjà diffusé quelques heures plus tôt un appel « à la désescalade », s’est dite « alarmée par l’évolution de la situation marquée par d’intenses combats à l’arme lourde dans des zones civiles densément peuplées ». « La Mission appelle toutes les parties à cesser immédiatement les combats et à rétablir le calme, et rappelle à toutes les parties leur obligation de protéger les civils en toutes circonstances », a-t-elle dit sur X.

Soulignant que les attaques contre les civils peuvent « constituer des crimes de guerre », la Mission « soutient pleinement les efforts des notables et des dirigeants communautaires pour apaiser la situation ». Lundi soir, plusieurs municipalités de la capitale et ses banlieues ainsi que l’université de Tripoli ont annoncé la fermeture des établissements scolaires mardi jusqu’à nouvel ordre.

Avec agences