La Hongrie, qui reçoit ce jeudi 3 avril le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en dépit du mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) qui le vise, a annoncé se retirer de cette juridiction.
La Hongrie va entamer son processus de retrait de la Cour pénale internationale (CPI), invoquant des inquiétudes quant à la politisation de cet organe, a annoncé ce jeudi le chef du cabinet du Premier ministre Viktor Orban, Gergely Gulyas.
Ce dernier a déclaré à l’agence de presse publique MTI que le gouvernement entamerait le processus formel de retrait dans le courant de la journée, conformément aux cadres juridiques constitutionnels et internationaux.
M. Gulyas a également noté que son pays n’a jamais formellement transposé le Statut de Rome de la CPI dans son droit interne, ce qui rend l’application en Hongrie des décisions de la juridiction pénale internationale juridiquement impossible, même avant le retrait prévu.
« Une position courageuse », salue Netanyahu
Benjamin Netanyahu a salué ce jeudi la décision de la Hongrie de « tenir tête à cette organisation corrompue ». « Vous avez pris une position courageuse et de principe et je vous remercie, Viktor », a-t-il lancé lors d’une conférence de presse aux côtés de son homologue et allié Viktor Orbán.
La juridiction basée à la Haye a quant à elle déclaré que la Hongrie restait « tenue de coopérer » après que Budapest a annoncé l’intention de s’en retirer.
« C’est un mauvais jour pour le droit pénal international », a appuyé la ministre allemande des Affaires internationales Annalena Baerbock. « J’ai toujours dit clairement que personne en Europe n’était au-dessus des lois », a-t-elle martelé, en marge d’une réunion à Bruxelles.
Crime de guerre et crime contre l’humanité
Le chef du gouvernement israélien est arrivé dans la nuit sur le sol hongrois. Il a entamé sa visite par une cérémonie avec les honneurs militaires au château de Buda avant de s’entretenir avec son homologue dans la matinée.
Après l’annonce en novembre 2024 par la CPI du mandat d’arrêt pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans la bande de Gaza, Benjamin Netanyahu est allé aux États-Unis mais jamais encore dans un État partie de la juridiction.
Le retrait d’un État ne prend effet qu’un an après le dépôt officiel du dossier auprès du secrétariat général de l’ONU. À ce jour, seuls deux États ont claqué la porte : le Burundi et les Philippines.
Sur les 60 mandats d’arrêt délivrés depuis 2002, seuls 21 avaient été exécutés, avant la récente arrestation de l’ancien président des Philippines, Rodrigo Duterte.