Pour la première fois, le Maroc a extradé un Palestinien vers Israël, un acte inédit depuis la normalisation des relations entre les deux pays.
Le Maroc a livré, hier mardi 17 décembre, pour la première fois un jeune palestinien vers l’Etat sioniste.
Le Maroc a accepté d’extrader vers Israël Nassim Kalibat ( photo ci-haut ) , âgé d’une vingtaine d’années et accusé d’avoir participé à un attentat en 2021 à Nazareth, dans le nord d’Israël.
D’après les autorités israéliennes, le concerné a posé une bombe près du bureau du ministère de la Santé, en collaboration avec son frère et un autre complice. Alors que ces derniers ont été arrêtés et déjà jugés en Israël, Kalibat avait réussi à fuir vers le Maroc en mars 2022.
Après avoir localisé le fugitif à Rabat, les autorités marocaines ont informé leurs homologues israéliennes de son arrestation en janvier 2023.
Peu après, Tel-Aviv a présenté une demande d’extradition aux autorités marocaines. Selon la presse israélienne, la procédure d’extradition vers Israël a été validée par le Royaume le mois dernier, et Kalibat est arrivée dans l’Etat sioniste hier mardi.
Dans un communiqué publié sur son compte officiel sur le réseau social X (anciennement Twitter), la police israélienne a annoncé que le Maroc avait remis à Tel-Aviv Nassim Khalibat, « suspecté d’avoir placé un engin explosif près des bureaux du ministère de la Santé dans la ville de Nazareth en 2021 ».
Selon le communiqué de la police israélienne, le suspect aurait fui les territoires palestiniens occupés en mars 2022, « après l’explosion de l’engin qui avait causé d’importants dégâts ».
Le communiqué souligne que l’arrestation du jeune Palestinien Khalibat, détenteur de la nationalité israélienne, et son extradition constituent « une première pour la police israélienne ». Cette opération a été réalisée grâce à une collaboration entre la division du renseignement, l’unité aérienne, l’unité « Yamar Nord » et avec l’assistance de la division internationale du ministère public.
Une controverse sur la scène marocaine
Sur le plan national, cette extradition a provoqué une levée de boucliers. Plusieurs organisations marocaines de défense des droits de l’homme, dont l’Organisation marocaine des droits humains (OMDH), avaient appelé les autorités à ne pas livrer Khalibat, dénonçant le risque d’un procès inéquitable et de conditions de détention inhumaines.
En dépit de ces protestations, Rabat a maintenu sa décision, soulignant son engagement envers ses relations internationales et les obligations découlant de la normalisation avec Israël. L’affaire met toutefois en lumière les tensions internes au Maroc, où le soutien à la cause palestinienne reste largement partagé parmi la population.
Une première historique aux implications régionales
Cet événement est un précédent historique qui pourrait redéfinir les relations entre Israël et d’autres pays ayant récemment normalisé leurs liens avec l’État hébreu. Toutefois, il pourrait également alimenter les critiques au sein du monde arabe, où la solidarité avec la cause palestinienne demeure un point sensible.