« Un rêve bondissant ». Le J-35A chinois a fait sa première démonstration grand public à l’occasion du 15 e Salon de l’aviation et de l’aérospatiale de Zhuhai. Il marque la volonté de la Chine de créer une force aérienne toujours plus puissante.
La Chine a réalisé une nouvelle démonstration de puissance mardi 12 novembre à l’ouverture de son salon annuel de l’aérien à Zhuhai. Non sans emphase, le média officiel chinois « Global Times » clame que les trois avions de chasse les plus puissants du monde, des avions qui seraient tous de cinquième génération – le russe Sukhoi SU-57 et les deux chasseurs chinois, l’ancien J-20 et le tout nouveau J-35-, ont volé ensemble pour inaugurer le China AirShow.
Au salon aéronautique, les Forces aériennes chinoises présentent ainsi, pour la première fois, leur nouvel avion de combat, le Shenyang J-35A, dont la silhouette rappelle furieusement celle du F-35 de Lockheed Martin.
Cet appareil, résultat du programme de démonstrateur FC-31 lancé au début des années 2000, est présenté comme un nouveau chasseur furtif de taille moyenne et de cinquième génération. Au premier jour du salon, l’arrivée de cet appareil était le sujet le plus commenté sur Weibo, le Twitter chinois.
Qualifié de « rêve bondissant » par le Global Times, le J-35 a semble-t-il déclenché l’enthousiasme. Lundi soir, un internaute estimait que « la performance fabuleuse du J-35A a permis à la population de constater le grand progrès de l’industrie d’aviation » en Chine.
Un avion tactique au centre du jeu
L’arrivée de ce nouvel appareil coïncide avec le 75e anniversaire de l’aviation militaire chinoise. Le J-35A a été développé par l’Institut de conception d’avions de Shenyang sous l’égide de l’entreprise publique Aviation Industry Corporation of China (AVIC). Plus petit et plus léger que le J-20 déjà en service dans l’armée de l’air, le J-35 marque la volonté de la Chine de créer une force aérienne toujours plus puissante.
Avec ces deux appareils, la Chine serait le seul pays avec les Etats-Unis à être équipée de deux chasseurs furtifs. A la différence du F-35 de Lockheed Martin, le J-35 est bimoteur, sa propulsion étant dérivée du moteur russe WS. Quant à sa furtivité, personne ne sait à ce stade à quel point l’avion absorbe, ou non, les ondes radar, comme le fait l’avion américain.
La Chine compte 395.000 soldats dans ses forces aériennes et aligne une flotte impressionnante d’avions de chasse russes, SU-35 et SU-30, et chinois, avec les J-20, J-16, J- et 11, pour ne citer que les modèles d’après l’an 2000.
Vedette de l’édition 2024 du salon aéronautique de Zhuhai, le J-35 est encore à l’état de prototype. Aucune date d’entrée en service n’a été officiellement annoncée. Sa fiche de description évoque un appareil qui peut voler à Mach 1,8 (1.912 km/h), qui détient un rayon d’action de 1.200 km sans ravitaillement en vol, et qui peut emporter 4 missiles air-air et, sous les ailes, jusqu’à 6 autres missiles, bombes ou réservoirs supplémentaires.
Alerte du Pentagone
Sa mise au point témoigne néanmoins de la détermination chinoise à « conquérir et maintenir la suprématie aérienne », alors que le pays a intronisé son modèle de chasseur J-20 en 2017.
Une fois qu’il sera développé dans sa version navale, le J-35 représentera une menace supplémentaire pour Taïwan et les pays voisins des zones de la mer de Chine que convoite l’empire. Pas plus tard que mercredi 13 novembre, les Philippines ont déposé leur 56e plainte contre les lignes de base tracées par la Chine autour du récif contesté de Scarborough en mer de Chine méridionale, une voie d’eau riche en ressources.
Les Etats-Unis ont récemment lancé un avertissement, soulignant qu’après avoir construit une force navale sans équivalent, la Chine est en train de se doter de la plus grande flotte aérienne militaire du monde.
Selon le rapport 2023 du Pentagone sur la puissance militaire chinoise, Pékin dispose aujourd’hui d’un total de 3.150 avions, sans compter les appareils d’entraînement et les drones. L’US Air Force dispose de son côté de 4.000 appareils
Avec ageeeences