L’armée d’occupation israélienne a annoncé ce jeudi avoir «neutralisé» en cinq jours plus de 100 kilomètres du réseau de tunnels construit par le mouvement islamiste Hamas au cours de ces 10 dernières années dans la bande de Gaza.
Plus de 100 kilomètres du «métro du Hamas», réseau de tunnels creusés sous des bâtiments résidentiels dans la bande de Gaza, ont été détruits en cinq jours, affirme l’Armée israélienne sur son compte Twitter.
Ces tunnels utilisés par les membres du Hamas pour se cacher après les tirs de roquettes sur le territoire israélien sont devenus un réseau ramifié permettant aux membres du mouvement non seulement de se cacher, mais aussi de déplacer des munitions et des armes à travers la bande de Gaza.
Tsahal assure avoir «neutralisé» en cinq jours ce qui a été construit en 10 ans et coûté des millions de dollars.
Auparavant, ces tunnels permettaient aux islamistes d’entrer en Israël, c’est terminé grâce au « mur souterrain » édifié par Israël. Mais ce métro demeure la colonne vertébrale du Hamas : plus de 100 km auraient été détruits selon les médias israéliens.
Ces tunnels, avec leurs rails, leurs installations électriques et téléphoniques, descendraient jusqu’à 40 mètres sous terre avec des accès au pied des écoles ou des maisons particulières, selon des sources militaires israéliennes. Ils abritent du matériel, des fabriques d’armes et ils permettent aux membres du Hamas de circuler plus facilement qu’en surface et de se protéger des bombardements israéliens.
Pour les détruire, Israël utilise donc un nouveau type de bombes, similaires à celles utilisées par les États-Unis en Afghanistan en 2001 pour déloger Al Qaida et les Talibans des grottes de Tora Bora. Elles fracturent le sol, puis elles explosent sous la chaussée. Ces conflagrations souterraines peuvent carrément retourner des maisons.
Depuis la dernière guerre à Gaza, l’armée d’occupation dit qu’elle a collecté des renseignements précieux sur ces tunnels. Un ingénieur palestinien, membre du Hamas, abattu en Malaisie il y a deux ans, était l’un des logisticiens, mais faute d’aller sur place ou d’une communication transparente de l’armée, il est difficile de mesurer l’étendue du réseau et le bilan humain et matériel des frappes contre le « métro ».
De source diplomatique européenne on s’interroge même sur la possibilité, un jour, de savoir précisément quelle est la situation sous terre à Gaza : « il y a des tunnels disent les Israéliens. On verra après… ou on ne verra pas ».
Vidéo publié par l’armée d’occupation israélienne
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90% des roquettes palestiniennes interceptées
Selon l’armée d’occupation israélienne, depuis le début de l’escalade entre Israël et le Hamas le 10 mai, environ 4.000 roquettes ont été tirées sur le territoire israélien depuis la bande de Gaza. Quelque 90% ont été interceptés par la défense antiaérienne de Tsahal et environ 600 roquettes sont retombées sur le territoire de l’enclave palestinienne.
Le conflit a déjà fait 12 morts et plus de 50 blessés graves côté israélien, contre 230 tués, dont plusieurs dizaines d’enfants et de femmes, côté palestinien.
Une résolution de l’Onu bloquée par les États-Unis
Mardi 18 mai, la France a lancé un projet de résolution soutenu par l’Égypte, la Jordanie et la Tunisie condamnant l’escalade de la violence entre Israël et le Hamas qui devrait être soumise au vote du Conseil de sécurité de l’Onu le plus rapidement possible.
Au cours de la dernière semaine, le Conseil de sécurité a tenu quatre réunions sans réussir à adopter une résolution appelant au cessez-le-feu à cause de la position des États-Unis qui ont refusé de se distancier de leur allié historique, Israël, et de s’allier aux 14 autres membres dans une déclaration commune pour protester contre les violences, aussi bien côté israélien que côté palestinien.
La partie russe a déclaré à l’Onu que sa proposition d’organiser un contact direct entre Israël et la Palestine à Moscou tenait toujours.