Israël lance une opération terrestre dans la bande de Gaza

Tsahal a annoncé que des troupes israéliennes aériennes et terrestres participaient à une offensive sur Gaza le soir du 13 mai. L’armée a cependant précisé par la suite qu’elle effectuait des tirs depuis l’extérieur de la bande.

Des troupes israéliennes ont pénétré dans la nuit de jeudi à vendredi dans la bande de Gaza dans le cadre de l’opération militaire en cours contre le mouvement Hamas, a annoncé l’armée.

«L’aviation israélienne et des troupes au sol mènent actuellement une attaque dans la bande de Gaza», a déclaré l’armée dans un bref message.

Citant des correspondants aux affaires militaires israéliennes, l’agence Reuters avait précisé qu’il ne s’agissait pas d’une invasion terrestre et que les troupes israéliennes utilisaient des pièces d’artillerie depuis le territoire israélien. Selon Reuters également, les résidents de la partie nord de Gaza, près de la frontière israélienne, déclaraient ne pas avoir constaté de signes d’une invasion terrestre dans l’enclave palestinienne.

Interrogé par l’AFP, le porte-parole de l’armée, Jonathan Conricus, a confirmé que des soldats israéliens étaient entrés dans l’enclave palestinienne, mais n’a pas précisé leur nombre.

Face à la multiplication des tirs de roquettes par le Hamas et le Jihad Islamique, l’armée d’occupation israélienne a déployé chars et autres véhicules blindés le long de la barrière séparant Israël de l’enclave palestinienne.

«Nous sommes prêts et nous continuons à nous préparer à différents scénarios», avait plus tôt déclaré le porte-parole de l’armée, précisant qu’une invasion terrestre était «l’un des scénarios».
Le ministère de la Défense a donné lui le feu vert à l’armée pour mobiliser au besoin des milliers de réservistes.

«Toute incursion terrestre dans n’importe quelle zone de la bande de Gaza sera l’occasion d’augmenter le nombre de morts et des prisonniers chez l’ennemi», a averti la branche armée du Hamas qui continuait dans la nuit de lancer des roquettes vers le sud israélien limitrophe de Gaza.

Parallèlement à l’opération terrestre, l’aviation a poursuivi ses bombardements de sites du Hamas, où des centaines de personnes ont dû quitter leurs maisons précipitamment pour fuir les frappes, selon des témoins et des journalistes de l’AFP sur place.

Le Hamas, qui continuait dans la nuit de lancer des roquettes et ses fusées vers plusieurs villes israélienne, a tenté de lancer des drones munis de charges explosives vers Israël, selon l’armée.

103 morts palestiniens, sept morts israéliens

Depuis le début de ce nouveau cycle de violences lundi, 103 morts Palestiniens, dont 27 enfants, ont été tués dans la bande de Gaza, et 580 blessés, selon un dernier bilan du ministère local de la santé. En Israël, sept personnes ont péri parmi lesquelles un enfant et un soldat.

« Cela prendra du temps mais nous allons restaurer la quiétude en Israël », a déclaré jeudi le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui s’est rendu sur le site d’une batterie du bouclier antimissile « Dôme de Fer ». D’après l’armée, environ 90 % des plus de 1 750 roquettes lancées depuis lundi à partir de la bande de Gaza ont été interceptées par le bouclier antimissile.

Prémices d’une guerre civile  à Israël

Le conflit est doublé d’une escalade entre Arabes et Juifs dans plusieurs villes mixtes d’Israël, un niveau de violence jamais atteint depuis des décennies selon la police israélienne.

Près de 1 000 membres de la police des frontières ont été appelés en renfort dans ces villes, théâtres d’émeutes depuis mardi avec des heurts et des échanges de coups de feu, et plus de 400 personnes, Juifs et Arabes, ont été arrêtées ces trois derniers jours.

Jeudi soir, un homme a ouvert le feu à l’arme semi-automatique sur un groupe de juifs, blessant une personne à Lod près de Tel-Aviv, selon un témoin et la police.

Face à l’intensification du conflit malgré les appels internationaux à la désescalade, le Conseil de sécurité de l’ONU doit tenir dimanche une réunion virtuelle publique.