Comme j’aurais aimé parler de choses utiles ! De la « très difficile conjoncture économique » selon Mechichi en personne , de la visite du Chef de l’état en Libye et des opportunités que la coopération avec notre voisin pourrait offrir.
Mais que voulez-vous ! La futilité et l’insignifiance s’imposent parfois à nous comme un passage à vide , comme une indisposition subite . Le bourdonnement d’une abeille peut en effet nous gêner au point de ne pas voir le miel qui se décompose à l’intérieur de la ruche .
C’est du chahut et des chamailleries devenues quotidiennes à l’assemblée législative et ailleurs que je me trouve obligé de parler . À ce niveau le constat est sans appel : L’organe législatif a cessé depuis longtemps de légiférer, le coeur donc du système a cessé de battre et il ne reste plus qu’à l’ensevelir sous une tonne de terre . Un système qui génère autant de tensions et autant de malheurs , le mieux serait de l’enterrer et de réciter ( la Fatiha ) sur son âme.
Cependant, il faut se garder de jeter l’opprobre sur tous sans discrimination. L’attitude qui consiste à renvoyer dos à dos tous les protagonistes est non seulement injuste mais aussi absurde , c’est évidemment un non-sens de mettre bourreaux et victimes sur le même pied d’égalité. Soyons alors patients et prenons la peine de faire notre propre investigation.
Ainsi , au grabuge de l’aéroport causé par le circoncis de la ( cho3ba ) et ses acolytes , a succédé le remue-ménage où Abir Moussi était l’héroïne. Les parallèles sont faits hélas de façon hâtive et abusive . Car , si les députés de ( i’itilafel behama ) voulaient faire embarquer une terroriste notoire qui pourrait porter atteinte à la sûreté nationale ; Abir et son groupe ont , au contraire , voulu démasquer le financement occulte par l’étranger des activités parlementaires. Alors que les premiers étaient les fossoyeurs de la sécurité de la patrie , les seconds s’étaient érigés en défenseurs de sa souveraineté. Aucune comparaison n’est alors possible.
Ce qui gêne au-delà des personnalités sans doute clivantes des uns comme des autres , c’est cette passivité de tout le microcosme politique face aux agressions tant verbales que physiques contre deux députées , contre deux femmes par des hommes obnubilés par la colère et le fanatisme.
Lever la main sur une femme , l’intimider non par l’argument juste mais par la force physique, est un aveu d’impuissance. C’est l’émargement d’un échec, celui des lâches et des vauriens.
Ben Ahmed Sobhi