Je viens de regarder « En cas de malheur… »
La vidéo qui apparaît ci-dessous est tirée d’une scène d’un film réalisé par Claude Autant-Lara et que vous devez absolument regarder : En cas de malheur. Cette scène extrêmement scandaleuse pour l’époque a marqué toute une génération. D’ailleurs, à la sortie du film en 1958, le plan où l’on voit les fesses de Brigitte Bardot a été censuré.
Résumé
C’est l’histoire d’Yvette Maudet (Brigitte Bardot), une tapineuse occasionnelle de 22 ans qui assomme l’épouse d’un horloger en tentant de dévaliser son magasin. Elle est alors confrontée à la justice. André Gobillot (Jean Gabin), un avocat quinquagénaire qui jouit d’une réputation prestigieuse, accepte de la défendre et en tombe amoureux.
Leur histoire éclate au jour. Derrière ses airs moralisateurs de bourgeois irréprochable, l’avocat paternaliste s’enflammera pour cette romance compliquée. Maints périls découleront des situations respectives des deux protagonistes. André Gobillot est marié, il verra son mariage compromis. Yvette, de son côté, ne cessera de vouloir calmer les ardeurs de son amant de cœur, Mazetti (Franco Interlenghi), un jeune étudiant en médecine désœuvré qui, ne supportant pas cette double liaison, se laissera régulièrement gagner par des crises de jalousie et de violence.
En cas de malheur repose sur une bonne base littéraire puisqu’il s’agit d’une adaptation d’un roman de Georges Simenon. Les dialogues sont très bons et convaincants et le film est servi par d’excellents acteurs. Même si l’on faisait toujours appel à Brigitte Bardot pour véhiculer une image très sexualisée de la femme, cette adaptation de Claude Autant-Lara révèle le talent d’actrice du plus grand sex symbol du cinéma français.
Dans ce film aussi, Brigitte Bardot joue le rôle d’une femme frivole et libre, un objet de désir qui n’appartient à personne et qui s’amuse du regard masculin plein de désir posé sur elle. Néanmoins, son jeu est franc et naturel. C’était novateur pour l’époque, c’est ce type de rôle qui a propulsé Brigitte Bardot au rang d’égérie de l’émancipation féminine pendant longtemps.
En cas de malheur est une histoire d’amour sincère entre deux individus qui défient les conventions non seulement par l’appartenance sociale et l’âge qui les séparent, mais aussi par la liberté qu’ils s’accordent mutuellement. C’est aussi l’histoire d’une jeune femme paumée, très belle, aussi naïve que complexe, et qui incarne une liberté chèrement payée.
Pierrot LeFou