Le ministre turc de la défense et son Etat-major en visite surprise en Libye

Le ministre turc de la Défense Hulusi Akar s’est rendu en Libye avec le chef d’état-major, le général Yaşar Güler et les commandants des forces.

Le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, est arrivé ce samedi 26 décembre en Libye, avec des responsables de l’armée, afin d’inspecter les unités militaires turques présentes dans le pays, a annoncé le ministère.

Akar et les commandants rencontreront séparément le président du Conseil suprême d’État libyen, Khaled al-Michri, le ministre de la Défense Selahaddin al-Namrouche et le ministre de l’Intérieur Fethi Bashagha.

Ils visiteront ensuite le Commandement du groupe opérationnel en Libye et rencontreront les soldats turcs.

Cette visite inattendue survient au lendemain de l’appel du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est de la Libye, à « chasser l’occupant » turc, alors que des pourparlers sont en cours pour sortir le pays de l’impasse. La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, et deux autorités s’y disputent le pouvoir: le Gouvernement d’union nationale (GNA) à Tripoli, reconnu par l’ONU et soutenu par la Turquie et le Qatar , et un pouvoir incarné par le maréchal Khalifa Haftar, soutenu par le parlement élu siégeant à Tobrouk , la Russie et les Emirats arabes unis.

Le soutien turc au GNA, notamment par l’envoi de milices jihadistes , des conseillers militaires et de drones, lui a permis de stopper l’avancée des forces de Haftar aux portes de la capitale Tripoli . Le parlement turc a adopté mardi une motion prolongeant de 18 mois l’autorisation de déployer des militaires en Libye, où l’intervention d’Ankara aux côtés du gouvernement de Tripoli a inversé le cours du conflit.

Le maréchal Haftar a affirmé vendredi qu’il n’y aurait « pas de paix en présence d’un colonisateur sur nos terres », dans un discours à l’occasion du 69e anniversaire de l’indépendance du pays, tandis que le même jour, le chef du GNA, Fayez al-Sarraj, appelait depuis Tripoli ses compatriotes à « tourner la page des désaccords pour aboutir à la stabilité ». Un cessez-le-feu signé en octobre sous l’égide de l’ONU et globalement respecté depuis a permis aux parties rivales de retourner à la table des négociations.