Après une croissance de 3,2 % au trimestre précédent, le PIB chinois a augmenté de 4,9 % sur un an sur la période juillet-septembre, selon les chiffres publiés lundi. Malgré une croissance moins forte que prévu, ce résultat confirme la reprise économique de la Chine, en souffrance au plus fort de la crise du Covid-19.
La pandémie de Covid-19 ne devrait pas empêcher la Chine d’être la seule puissance économique à connaître une croissance positive en 2020. C’est du moins ce que suggère la forte hausse du PIB au troisième trimestre. Mais la fiabilité de ces données est remise en cause, suggérant une volonté des autorités chinoises de prendre des libertés avec la réalité économique alors que Pékin prépare son nouveau plan quinquennal.
C’est fort d’un taux de croissance de 4,9 % au troisième trimestre que la Chine élabore, à partir de lundi 26 octobre, sa nouvelle feuille de route économique pour les cinq prochaines années. Le comité central du Parti communiste chinois pouvait difficilement rêver indicateur plus flatteur pour lancer le chantier de son prochain plan quinquennal, alors que le reste du monde est économiquement décimé par la pandémie de Covid-19.
Cette hausse du PIB enregistrée entre juillet et septembre 2020 vient confirmer les bons résultats du deuxième trimestre, durant lequel l’économie chinoise avait déjà connu une croissance de 3,2 %, selon les données officielles. Pékin semble donc sur la bonne voie pour être la seule puissance économique de premier plan à réussir l’exploit d’avoir une croissance annuelle positive malgré la crise sanitaire. Le PIB chinois devrait croître de près de 2 % en 2020, contre une récession de 4,9 % aux États-Unis, de 9,8 % en France ou encore de 6 % en Allemagne.
Retour de la croissance depuis la deuxième trimestre
La réaction des marchés n’en a pas été moins négative puisque le yuan a réduit ses gains et que l’indice SSE Composite de la Bourse de Shanghai s’est retourné à la baisse après la publication de cette statistique.
Le géant asiatique, où le nouveau coronavirus a fait son apparition à la fin de l’an dernier, est parvenu depuis à pratiquement éradiquer l’épidémie. Et dès le deuxième trimestre, le pays a renoué avec la croissance (+3,2 %). Sur la période de juillet à septembre, l’économie chinoise a connu « une reprise soutenue » en dépit d’une conjoncture « difficile » tant en Chine qu’à l’étranger à cause de la pandémie de Covid-19, a indiqué le Bureau national des statistiques.
L’économie chinoise a redémarré après avoir touché un creux de plusieurs décennies au début de l’année en raison de la mise à l’arrêt de larges pans de son activité.
Cette croissance paraît cependant ralentir, ce qui pourrait avoir des répercussions sur les économies de ses partenaires commerciaux.
Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit une croissance de 1,9% du PIB chinois sur l’ensemble de 2020. La Chine serait ainsi, selon le FMI, la seule économie au monde à enregistrer une croissance positive cette année.
L’hôtellerie, la restauration et les loisirs non épargnés par la crise
De leur côté, les ventes de détail se sont inscrites en septembre en forte hausse sur un an (+3,3 %).
Cet indicateur clé de la consommation a été en territoire positif pour la première fois de l’année en août (+0,5 % sur un an), après un plongeon pour cause d’épidémie. Certains secteurs restent cependant à la peine comme l’hôtellerie, la restauration et les loisirs.
Ce résultat est supérieur au mois précédent (+0,5 %), ainsi qu’aux prévisions des analystes, qui tablaient en moyenne sur +1,6 %.
Dans le même temps, la production industrielle du géant asiatique a réalisé sa meilleure performance depuis le début de l’année, avec une progression de 6,9 % sur un an.
Il s’agit d’un résultat supérieur aux attentes des analystes interrogés par l’agence financière Bloomberg (+5,8 %).
Le taux de chômage, mesuré en Chine uniquement dans les zones urbaines, s’est établi en septembre à 5,4 % contre 5,6 % le mois précédent.
Particulièrement surveillé par le pouvoir, ce chiffre exclut de son calcul les millions de travailleurs migrants, fragilisés par la pandémie.
Le taux de chômage avait atteint en février le record absolu de 6,2 % de la population active urbaine.