Coronavirus : Le secteur aérien européen pâtira jusqu’à février 2021

Un ciel (presque) vidé de ses avions. C’est l’une des conséquences spectaculaires des mesures de confinement prises par les pays d’Europe pour tenter de contrer la pandémie de coronavirus. De la France à la Grèce, en passant par le Royaume-Uni et l’Italie, des animations diffusées par l’organisation Eurocontrol permettent de visualiser cette diminution historique du trafic aérien, en comparant les données du mois d’avril 2020 avec celles d’avril 2019.

La pandémie de Covid-19 a cloué au sol l’immense majorité des avions en Europe. Le trafic aérien a en effet baissé de pratiquement 90% sur le Vieux Continent en avril, par rapport aux données de l’année dernière.

Et le retour à la normale va prendre du temps, selon Eurocontrol. L’Organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne a en effet publié , lundi 27 avril , deux scénarios de reprise de l’activité. Le premier se base sur une approche coordonnée entre les différents acteurs du secteur. A l’inverse, le second ne prévoit aucune coordination.

Dans les deux cas, le ciel européen pâtira encore des effets de la crise du nouveau coronavirus en février 2021, puisque les baisses avancées seront de 15%, dans le cas d’une réponse coordonnée, et de -25% dans le cas contraire.

********

Plus de 110 milliards d’euros de perte pour le secteur aérien européen

Eurocontrol indique que ces deux scénarios, reposant sur la reprise du trafic intra-européen dans un premier temps, ne sont pas à prendre comme tels. Il subsiste encore trop de nombreuses inconnues et variables, comme la durée et l’ampleur de la pandémie, pour établir des projections fiables.

L’agence européenne insiste néanmoins sur le fait qu’une réponse non-coordonnée entravera considérablement le rythme de la reprise. La mise en place de procédures opérationnelles communes à tous les pays européens et la levée des restrictions nationales seront ainsi primordiales pour les compagnies aériennes et les aéroports du continent.

Ainsi, dans le cas d’une réponse coordonnée, la reprise pourra mise en oeuvre à la mi-juin, et le trafic pourra reprendra en juillet. A l’inverse, sans la concrétisation d’une approche commune, le redémarrage de l’activité perdra plusieurs mois de plus.

Au final, le premier scénario avance une baisse de 45% des vols (5 millions) en 2020. Sans actions coordonnées, la baisse pourrait être de 57% des vols (6,2 millions).

Enfin, Eurocontrol prévoit une perte de plus 110 milliards d’euros en 2020 pour l’ensemble des acteurs du secteur aérien européen.