Coronavirus oblige , les autorités saoudiennes viennent de demander aux musulmans de suspendre leurs préparatifs pour le cinquième pilier de l’Islam: le grand pèlerinage à la Mecque.
Le grand pèlerinage à la Mecque, qui a normalement lieu fin juillet, pourrait bien être compromis cette année, rapporte le journal « Al Massa » qui, dans sa livraison de ce jeudi 2 avril, reprend les récentes déclarations du ministre saoudien du «Hajj». En effet, mardi, les autorités saoudiennes ont appelé les musulmans de tous les pays à «suspendre, pour le moment, leurs préparatifs pour le Hajj, au vu de la pandémie du nouveau coronavirus», écrit le quotidien.
L’Arabie saoudite a ainsi demandé aux musulmans de par le monde d’attendre que la situation se clarifie. Cette annonce, poursuit « Al Massa », intervient quelque temps après la décision prise par l’Arabie saoudite, plus tôt en mars, de suspendre la Omra, le petit pèlerinage, par crainte que le Covid-19 ne se répande parmi les pèlerins. D’ailleurs, le Royaume wahhabite a récemment pris des dispositions sanitaires drastiques dans le cadre de la lutte contre la propagation du virus, le pays ayant officiellement recensé plus de 1.500 cas de contamination et une dizaine de décès, rappelle le quotidien. La suspension des prières dans les mosquées et celle de tous les vols, notamment vers les deux villes saintes, font partie des mesures de restriction.
La décision, au demeurant inédite, de décourager le pèlerinage n’a pas manqué de soulever des inquiétudes. Ce rite, qui représente le cinquième pilier de l’islam, attire chaque année des millions de pèlerins du monde entier. Mais, d’après le responsable d’une agence de voyage, si le ministre saoudien n’a pas été catégorique dans ses déclarations, il n’en a pas moins exprimé la probabilité que le Hajj sera annulé. En tout cas, dans la situation actuelle et si la pandémie continue ses ravages, le pèlerinage sera forcément suspendu.
Cela dit, le ministre saoudien du Hajj tient à souligner que «l’Arabie saoudite est totalement préparée à recevoir les pèlerins». Cependant, «le Royaume veut protéger la santé des musulmans et des citoyens». Pour le voyagiste cité par Al Massae, les propos du ministre, loin de rassurer, préparent plutôt le terrain à une annonce d’annulation pure et simple du Hajj. Ce qui, d’après lui, ne fera qu’aggraver la situation des professionnels du secteur, déjà lourdement affectés par la fermeture des frontières aériennes dans plusieurs pays du monde.
Début mars, le royaume a pris la décision inédite de fermer les villes saintes de la Mecque et de Médine aux étrangers à cause du virus, une mesure qui n’a pas été prise même pendant l’épidémie de grippe de 1918 qui a tué des dizaines de millions de personnes dans le monde.
Les restrictions se sont resserrées dans le royaume alors qu’il est aux prises avec plus de 1.500 cas confirmés du covid-19. Jusqu’à présent, le royaume a fait état de 10 morts. Le Moyen-Orient compte plus de 71 000 cas confirmés de virus, la plupart en Iran avec plus de 3.300 décès.
L’Arabie saoudite a interdit aux personnes d’entrer ou de sortir de trois grandes villes, dont La Mecque et Médine, et a imposé un couvre-feu nocturne à travers le pays. Comme d’autres pays du monde et du Moyen-Orient, l’Arabie saoudite a suspendu tous les vols commerciaux entrants et sortants.