L’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), est parvenue à réduire son déficit budgétaire de plusieurs dizaines de millions d’euros grâce aux contributions de l’Union européenne et d’Etats du Golfe et malgré l’arrêt des financements américains, a annoncé lundi son chef.
« Vous êtes tous conscients de combien cette année a été difficile pour l’UNRWA, surtout après la décision inattendue des Etats-Unis d’amputer le budget (de l’agence) de 300 millions de dollars », a déclaré Pierre Krahenbuhl lors d’une conférence de presse à Sweimeh, sur les rives jordaniennes de la mer Morte.
Au début de l’année 2018, l’UNRWA avait accusé un déficit de 446 millions de dollars (390 millions d’euros), a-t-il indiqué. Et les coupes américaine ont encore aggravé la situation. « Après tous les efforts, toute la mobilisation pendant l’année (…), nous avons réduit le déficit (…) à 21 millions de dollars » (18 millions d’euros), a indiqué M. Krahenbuhl. « C’est un résultat très encourageant », s’est-il félicité.
Il a remercié l’UE, mais surtout l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Qatar et le Koweït qui ont chacun donné 50 millions de dollars.
Les 200 millions de dollars de contribution de ces quatre pays représentent « près de la moitié du montant total rassemblé cette année », a indiqué M. Kruhenbühl.
L’UNRWA avait lancé en mois d’octobre un appel à contribution afin de répondre à la crise des réfugiés palestiniens privés du soutien financier des Etats-Unis.
Les Etats-Unis ont traditionnellement été le plus gros contributeur de l’UNRWA mais l’administration Trump a annoncé en août cesser tous ses financements. Elle critique la façon dont l’agence opère et calcule le nombre de réfugiés palestiniens, et dénonce le caractère « biaisé » de ses activités.
Elle a en outre décidé d’annuler plus de 200 millions de dollars d’aide destinée à la Cisjordanie occupée et à la bande de Ghaza, soit près de la totalité des fonds initialement prévus pour les Palestiniens pour l’année fiscale 2018.
Les impacts de la situation financière de l’UNRWA sur les services qu’elle fournit en Palestine est au centre d’une réunion dimanche à Amman de coordination des pays arabes, qui accueillent des réfugiés palestiniens.
Cette réunion, qui a rassemblé des délégations de la Jordanie, de la Syrie, du Liban, de la Palestine, de l’Egypte et de la Ligue arabe intervient avant les réunions des comités consultatifs de cet organisme onusien, prévues lundi prochain en Jordanie.
Elle vise la coordination entre les pays arabes afin d’exprimer des positions à l’égard des sujets qui sont à l’ordre du jour du comité consultatif, a indiqué un responsable du département des affaires palestiniennes, Samer Al Khasawneh, qui a présidé la réunion.
Créée en 1949 par l’Assemblée générale des Nations unies, l’UNRWA apporte assistance et protection à environ 5 millions de réfugiés palestiniens inscrits dans cinq zones du Moyen-Orient, à savoir la Jordanie, la Syrie, le Liban, la Cisjordanie et la bande de Ghaza.
Source : APS