L’armée israélienne a annoncé avoir intercepté un bateau de militants faisant partie d’une flottille aux abords des côtes de Gaza. Acheminant des médicaments, cette expédition dénonce le blocus sévère infligé à la population de Gaza depuis 2006.
La marine israélienne a arraisonné dimanche 29 juillet le bateau « Al Awda » ( le retour ) au large de la bande de Gaza avec à son bord des militants dénonçant le blocus terrestre et maritime imposé par l’Etat hébreu à cette enclave palestinienne depuis plus d’une décennie.
Dans un communiqué, l’armée israélienne a déclaré que ce bateau venait d’Europe «pour violer le blocus naval légal imposé à la bande de Gaza», précisant que l’embarcation allait être acheminée vers le port d’Ashdod, dans le sud d’Israël. Ce bateau avait à son bord des militants pacifistes qui entendaient dénoncer le blocus, qu’ils qualifient d’«inhumain et illégal». L’embarcation acheminait des médicaments destinés à la population palestinienne. Celle-ci subit de plein fouet ce blocus très strict depuis 2006, n’ayant aucune échappatoire, ni par voie maritime, ni par voie terrestre, toutes les issues de l’enclave palestinienne surpeuplée étant bloquées et contrôlées par Israël, et, pour une partie, l’Egypte.
L’ensemble de cette flottille compte une quarantaine d’activistes de 15 pays différents, dont deux Français. Elle a été organisée par la Coalition des flottilles de la liberté, une organisation-cadre de groupes prônant la fin du blocus. Sur son compte Twitter, l’organisation dénonce ce détournement et informe régulièrement de la progression des bateaux.
Notre bateau a été pris en otage par les forces israéliennes
Le bateau arraisonné « Al-Awda » (« Retour », en arabe) qui battait pavillon norvégien avec 22 personnes à bord selon les militants, a quitté Palerme le 21 juillet.
Un autre bateau, le « Freedom », battant pavillon suédois doit arriver d’ici mardi au large des côtes de Gaza, selon la Coalition de la flottille de la liberté qui a organisé l’opération.
Quatre bateaux ont quitté la Scandinavie à la mi-mai. Ils ont fait escale dans 28 ports mais seuls deux d’entre eux ont atteint Palerme, la dernière escale.
« Notre bateau a été pris en otage par les forces israéliennes », ont lancé sur Twitter les responsables de la Coalition.
Peu avant que « Al-Awda », un bateau de pêche, soit intercepté, les organisateurs ont publié un communiqué affirmant que la marine israélienne avait lancé un avertissement à l’équipage. « La marine israélienne affirme que notre bateau viole le droit international et menace de recourir à +toutes les mesures nécessaires+ pour nous arrêter », ont-il affirmé.
« En fait, la seule mesure nécessaire serait de mettre fin au blocus et permettre à nouveau la liberté de mouvement pour les Palestiniens », ont-ils ajouté.
Contrairement à celui qui avait concerné un précédent groupe de navires qui avait approché Gaza en 2010, ce détournement s’est fait sans violence. Il y a huit ans, dix turcs avaient été tués dans un assaut des forces israéliennes sur un bateau humanitaire, provoquant une grave crise entre Israël et la Turquie.
Depuis plus de dix ans, la bande de Gaza, contrôlée par le mouvement islamiste Hamas, étouffe sous un blocus draconien verrouillé par Israël. Les habitants de l’enclave souffrent notamment de manque de médicaments, de nourriture, et les habitations, comme les infrastructures, sont touchées par des coupures d’électricité provoquées par la suspension des livraisons de fioul. L’ONU a appelé Israël à lever les restrictions qui affectent les hôpitaux, ainsi que le réseau de distribution et d’assainissement d’eau.