Une mosquée qui prêchait un « islam radical » fermée en France

La mosquée de la cité des Indes, à Sartrouville (Yvelines), a été murée lundi 4 juin après la résiliation du bail de l’association cultuelle.

La mosquée avait dans un premier temps été fermée à l’automne 2017 – pendant l’état d’urgence – pour propagation d’idéologie radicale. L’expiration de l’arrêté préfectoral devait voir se rouvrir la salle de prière, mais le bailleur, le Logement Francilien, a obtenu lundi 4 juin l’expulsion de l’association explique Le Parisien. Une clause stipulant que les lieux ne devaient recevoir que des locataires ou proches de la cité des Indes, et non des fidèles venant de départements voisins, a été invoquée.

« Foyer ancien de l’islam radical »

En novembre dernier, la préfecture évoquait dans son arrêté un « foyer ancien de l’islam radical » où étaient autorisés « des prêches radicaux, marquant leur hostilité aux principes républicains et incitant à la haine à l’encontre des autres religions ». De nombreux tags situés aux alentours de la mosquée légitimant le djihad et insultant la France avaient convaincu les autorités.

« On a fait appel, mais ce n’est pas suspensif », regrette au journal Le Parisien Saïd Djelleb, l’ancien président de l’association cultuelle. Selon le quotidien, les fidèles ont déjà trouvé une solution de repli dans un local situé juste à côté appartenant à une autre association.

Une idéologie néfaste

Les autorités accusaient les gestionnaires du lieu de culte de propager une idéologie néfaste chez les jeunes qui « se sentaient autorisés à légitimer le jihad, ainsi qu’en témoignent les nombreux tags aux alentours de la mosquée, légitimant Daech et insultant l’État français ».

Cet arrêté avait été contesté dès l’origine par le responsable de la mosquée, Saïd Djelleb, qui a depuis quitté cette fonction.

Le 17 mai, à l’expiration du délai de 6 mois, la mosquée était fondée à rouvrir ses portes mais entre-temps, le bailleur social, propriétaire des locaux, a décidé de dénoncer le bail conclu en 1998.

Le Logement francilien a en effet invoqué une clause stipulant que les lieux ne devaient recevoir que des locataires ou proches de la cité des Indes, et non des fidèles venant de départements voisins – comme mentionné dans les arrêtés préfectoraux.

Les ouvertures ont été murées

Le 17 mai, le juge des référés du Tribunal de grande instance (TGI) de Versailles a confirmé la résiliation du bail, ouvrant la voie à une expulsion de l’association, selon l’ordonnance citée par l’AFP.

Entre-temps, l’association avait en partie réinvesti le bâtiment mais lundi matin, un huissier et les services de police sont intervenus pour évacuer les lieux. Les membres de l’association ont pu récupérer leurs biens et les ouvertures ont ensuite été murées, selon la préfecture.

Joint par l’AFP, M. Djelleb a affirmé que l’association n’avait pas dit son dernier mot: elle conteste en justice la résiliation du bail et s’est déplacée dans un local adjacent.

« C’est une mascarade », a-t-il déclaré. « Pourquoi l’association n’a-t-elle pas été dissoute si le problème venait de l’association ? », a-t-il interrogé, affirmant que le bailleur social souhaitait avant tout récupérer les lieux pour un projet immobilier.

Son avocat a indiqué avoir déposé plainte en diffamation, avec constitution de partie civile, contre l’ancien préfet des Yvelines, qui avait rédigé les arrêtés fermant la mosquée.