L’état de santé de Tariq Ramadan est compatible avec son maintien en détention

L’état de santé de l’islamiste égypto-suisse Tariq Ramadan est compatible avec son maintien en détention, a conclu l’expertise médicale ordonnée par la justice pour statuer sur sa demande de remise en liberté, a-t-on appris lundi 19 février de sources proches du dossier.

Tariq Ramadan a été inculpé de viols le 2 février et est écroué depuis à la prison de Fleury-Mérogis, dans la banlieue parisienne. La cour d’appel de Paris, devant laquelle il contestait ce placement en détention provisoire, avait ordonné jeudi cette expertise.

Les deux pathologies évoquées chez Tariq Ramadan, dont une sclérose en plaques, « ne peuvent être considérées comme certaines au jour de la présente expertise », réalisée jeudi juste après l’audience devant la chambre de l’instruction, selon le contenu de cette expertise révélé par les sources proches du dossier.

Le médecin souligne également dans son rapport « la nécessité d’un bilan neurologique complet et sérieux qui n’a pas été fait depuis les années que semblent durer les troubles allégués », ont ajouté ces sources.

Menacé de plainte depuis 2010

Ramadan , sous le coup d’une double mise en examen pour viols, était menacé de plainte dès 2010 par l’une de ses maîtresses, rapporte ce dimanche Le Journal du Dimanche ( JDD ) .

Le journal s’est procuré la correspondance entre Tariq Ramadan et cette femme de nationalité suisse, entendue comme témoin dans le cadre de l’enquête préliminaire.

« Il fait trop de mal autour de lui »

Les échanges entre cette femme, qui souhaite rester anonyme car elle a « reçu des menaces », montrent clairement les pressions exercées par l’islamologue.

Dans une lettre versée au dossier judiciaire datant du 12 novembre 2009 et adressée à Iman, l’épouse de Tariq Ramadan, elle raconte que « cela fait plusieurs années » qu’elle entretient « une relation intime » avec Tariq Ramadan. « Je sais qu’il y a beaucoup d’autres femmes dans le même cas », déclare-t-elle, ajoutant « tout ceci doit cesser, il fait trop de mal autour de lui ».

« Disparais et tais-toi »

D’après le JDD, « la question d’ une plainte visant Tariq Ramadan était déjà clairement évoquée » par cette femme de nationalité suisse. Une menace à laquelle Tariq Ramadan aurait répondu avec un ton sans équivoque : « Au tribunal, ils te poseront une seule question : « Vous a-t-il maltraité ? » Et là tu seras confondue sans soutien ni moyen de défense… ».

« Tu parles encore une fois de moi, tu continues à médire et salir sur le Net ou dans tes milieux et c’est la foudre juridique qui s’abat sur toi. Dernier avertissement. Disparais et tais-toi », aurait déclaré Tariq Ramadan.