Salem Fourati
Le Parlement Européen procédera le 15 courant à un vote pour l’ouverture de négociations avec la Tunisie pour la conclusion d’un Accord de libre échange complet et approfondi (ALECA). Même si cette appellation inspire de l’optimisme pour certains, il ne reste pas moins vrai que son contenu est semé d’embûches pour ne pas dire de préoccupations. Tout d’abord, il faudrait à l’évidence que les Parlementaires apprécient le contexte dans lequel la Tunisie aborderait ces négociations en phase de transition démocratique, de croissance faible, de lutte contre le terrorisme sans compter les problèmes sociaux et de déséquilibre régional de son développement.
Il est vrai que depuis la révolution les aides extérieures substantielles se font encore attendre! L’engagement de négociations sur des bases de positionnement déséquilibré en raison des potentiels respectifs des deux Parties, ne pourrait déboucher sur un Partenariat équilibré sans la prise en compte des résultats du bilan (à faire) des relations UE- TUNISIE depuis 1976, sans la mise à niveau échelonnée de secteurs vitaux pour l’équilibre socio – économique du pays tels ceux de l’agriculture,des divers services, de la libre circulation des personnes et de l’irréversibilité du développement du pays pour une prospérité partagée,gage de stabilité et de paix aux côtes sud de la Méditerranée.
La prise en compte des intérêts socio-économiques du pays et la mise en oeuvre des réformes découlant de l’élan démocratique donné par la nouvelle Constitution, ne pourraient s’accommoder de pressions et d’arrangements disproportionnés qui ne feront que retarder une harmonisation des droits économiques, sociaux et politiques du peuple tunisien qui a besoin,en toute indépendance, de faire émerger une société civile marquante, une gouvernance active et une solidarité sociale où la justice et la tolérance sont la clé de son ancrage au marché international. Le vote du Parlement Européen saura t-il donner un signal fort de son orientation de coopération avec la Tunisie ?
Salem Fourati , le 13 février 2016