
Ezzeddine Saïdane
L’inflation est à un niveau élevé en Tunisie depuis 2011: taux officiel annoncé 6% par an en moyenne, taux vécu par le citoyen Tunisien 9 à 10% par an en moyenne. En outre l’inflation en Tunisie n’est plus conjoncturelle, elle est devenue structurelle en ce sens qu’elle ne baisse pas et qu’elle devient plutôt difficile à combattre. L’inflation veut dire que les prix à la consommation augmentent, et donc que le coût de la vie augmente. Elle veut dire aussi que le pouvoir d’achat diminue, que l’épargne se déprécie, et que l’investissement devient plus cher.
MAIS ATTENTION nous ne sommes pas tous égaux devant l’inflation. Ceux qui ont un revenu fixe, salaire ou pension de retraite (donc la grand majorité de la population Tunisienne), n’ont aucun moyen de se défendre face à l’inflation. Ils la subissent de plein fouet. D’autres, qui peuvent augmenter leurs prix, ou leurs marges, ou leurs honoraires se défendent parfaitement face à l’inflation. Ils peuvent même en profiter car nous sommes devant ce que l’on appelle un jeu à somme négative: la grande majorité perd et certains gagnent.
LE PLUS IMPORTANT est qu’en Tunisie l’inflation est en train d’opérer une nouvelle répartition des revenus et des richesses dans le sens d’une plus grande INÉGALITÉ SOCIALE. C’est pour cela que l’on assiste à une érosion de la classe moyenne en Tunisie et à un renforcement concomitant des rangs de la classe pauvre.
LA DÉPRÉCIATION DU DINAR alimente à son tour l’inflation à travers les produits et services importés. Elle affecte donc négativement notre pouvoir d’achat, notre épargne et notre capacité à investir.
NOUS NE SOMMES PAS TOUS ÉGAUX aussi face à la dépréciation du Dinar. Là aussi la Grande majorité de la population Tunisienne n’a aucun moyen de défense face à la baisse du Dinar. Elle la subit de plein fouet. D’autres par contre, et notamment ceux qui ont une partie, ou la totalité, de leur revenu en monnaie étrangère (exportations, tourisme, etc.) profite de la dépréciation du Dinar. Là aussi la grande majorité y perd et certains y gagnent. Et cela contribue à la nouvelle répartition des revenus et des richesses dans le sens d’une plus grande INÉGALITÉ SOCIALE.
L’inflation et la dépréciation du Dinar sont liées. Elles sont interdépendantes. Ensemble elles limitent sévèrement notre LIBERTÉ ÉCONOMIQUE. Il s’agit là de notre liberté de consommer, d’épargner, d’échanger et d’investir.
L’INFLATION ET LA DÉPRÉCIATION DE LA MONNAIE NATIONALE SONT TOUJOURS LE RÉSULTAT DE MAUVAIS CHOIX ET D’UNE MAUVAISE GESTION DE LA CHOSE PUBLIQUE.
Ezzeddine Saïdane