Le satellite Mohammed VI-A a été lancé avec succès mardi soir depuis le Centre spatial de Kourou, en Guyane française. Un deuxième est annoncé pour 2018.
Comme programmé ,la fusée européenne Vega d’Arianespace a lancé dans la nuit de mardi à mercredi (à 2h42 heure de Paris) un satellite marocain. Mohammed VI-A est un satellite d’observation – espion – premier du genre pour le Royaume chérifien et que Rabat aurait bien aimé garder secret.
Pendant longtemps, on ne l’a connu que sous son nom de code, VV11, pour onzième vol de la fusée européenne Vega. Que devait-elle mettre en orbite ? Le mystère n’a été éventé il n’y a de cela que quelques semaines. Et pour cause, il s’agit d’un satellite marocain doté de capacités militaires.
Mohammed VI-A, qui pèse plus d’une tonne, doit être placé en orbite à environ 700 kilomètres de la terre. Il sera rejoint en 2018 par un deuxième satellite. Il a en effet vocation à fonctionner en binôme, pour former le système dit « Pléiades », qui peut avoir un usage civil ou militaire. Pléiades, projet conjoint d’Airbus Defence & Space et Thales Alenia Space, peut fournir environ 1 000 photos par jour aux équipes du Centre royal de télédétection spatiale (CRTS) et du Centre royal d’études et de recherches spatiales (CRERS), via une antenne qui serait installée non loin de Rabat.
Usages multiples
Ces deux satellites d’observation ont été construits en France à la suite d’un contrat conclu en 2013 entre Rabat et Paris, d’une valeur de 500 millions d’euros. Leurs usages sont multiples et leur précision permet notamment une utilisation militaire. Grâce à ces nouveaux satellites « espions », le Maroc pourra mieux observer son territoire, notamment ses frontières, et lutter contre l’immigration clandestine et la contrebande. Cet technologie lui permettra aussi de suivre l’activité des groupes jihadistes dans le Sahel et celle des pirates du Golfe de Guinée.
Images précises à 70 cm près
Ces industriels avaient déjà vendu aux Emirats arabes unis les Falcon Eye, deux satellites de renseignement. Même sous couvert de secret, il y a donc fort à parier que le satellite marocain doit leur ressembler. On en déduit qu’il s’agit certainement d’un satellite d’observation et de renseignement capable d’obtenir des images précises à 70 centimètres près sur une bande de 20 kilomètres.
C’est en tout cas un lancement qui a quelques peu gêné Arianespace. L’opérateur européen n’a en effet pas du tout l’habitude des lancements discrets. il n’en avait d’ailleurs jamais réalisé. Mohammed VI-A aura donc pu être le premier.
Avec agences