Souvenirs, souvenirs…
C’était le 7 Novembre 1987 , un samedi. Je somnolais éternisant une grasse matinée dans mon appartement sordide de 7ay ennagaz à l’Ariana, lorsque à 9 heures, la plantureuse voisine du dessus aux cheveux teintés de jaune vint nous crier excitée que Bourguiba c’est fini. On passait la déclaration du 7 Novembre en boucle. Un joyau du genre.
C’était le 14 Novembre 1987 une semaine plus tard: Ce jour là la radio annonçait à 16 heures que le parti destourien – on l’avait oublié celui là – est le parti du Président tout neuf tous beau . Les arpenteurs de couloirs en survêtement se costumèrent, les applaudisseurs se réveillèrent, les bnedrias réchauffèrent leurs instruments et tous les » meuniers » « ra77aya » baillèrent , s’étirèrent et activèrent le bruit vrombissant de leur thinn . Les manifs de soutien pouvaient commencer . La machine du parti unique pouvait redémarrer. Le général résistait pendant deux ans ou 3 ans sans plus puis cédât.. . Les cris fusaient de partout à encenser , les bendirs étaient presque troués, les langues léchaient le cul de l’artisan du changement à plein régime au point de le faire fondre comme un cornet de glace en pleine canicule. et la belle déclaration commençait à se dénaturer.
Nous sommes le 7 Novembre 2011. La chute douce aux enfers amorçait la pente vers l’abîme. La république dégénérait. Elle n’était plus que le sexe d’une coiffeuse qu’on affichait ostentatoire à la télé tous les soirs. Une voyoucratie taillée en morceaux par sa famille.
Nous sommes le 13 Janvier 2011 à 20 heures: Toute la Tunisie était accrochée à espérer le voir libéré d’un vagin urinoir dont l’odeur de camembert inondait le pays
Nous sommes le 14 Janvier 2011, à 16 h 45 exactement. Ben Ali sans culottes embarquait. Le général n’avait plus de couilles à force de se les faire sucer par sa nana. Un barbu s’apprêtait à débarquer pour venir le remplacer . Il avait dans ses valises les voies impénétrables du seigneur et des sexes pour tout le monde, tout neufs tout beaux tout aussi impénétrables qui ne sentiront pas le roquefort.
Nous sommes aujourd’hui le 7 Novembre 2017, le peuple ( sauf les nostalgiques pur et durs de Ben Ali ) commence à comprendre qu’une république ne peut pas être l’otage d’un sexe ici bas et que là haut ( sauf les nahdhaouis ) il n’y a pas plus de vierges au sexe à l’immaculée blancheur que de figues de barbarie au Groenland. C’est pour ça qu’on s’en sortira.
Essoussi Kamel