
Abdessalem Laarif
L’important est que la question fasse débat, ce qui est acquis. Le sort des personnes concernées ne laisse pas indifférent,mais, s’agissant d’un fait sensible de société, il faut espérer que la Cour de Cassation se prononcera sur les éléments constitutifs du délit d’outrage public à la pudeur et pas seulement sur la bonne ou mauvaise application des règles de procédures à l’encontre des prévenus pour leur citation. Néanmoins, Il y a lieu de s’interroger sur l’importance déterminante du contexte dans lequel les agissements ainsi réprimés se seraient produits, laissant craindre pour leur qualification intrinsèque qu’elle n’ait été « polluée » par la nature présumée, voire supposée de la relation entre les deux personnes reconnues coupables. La chose, appelons là ainsi, se produit parfois entre nouveaux époux devant l’officier d’état civil et de nombreux invités ou entre vieilles canailles en plein meeting électoral pour rassurer sur la solidité d’un couple en orbite… présidentielle.
On aurait tort, comme cela semble inopportunément être le cas, d’attendre la redéfinition d’une politique judiciaire en la matière consacrant une probable, mais problématique, évolution des mœurs avec plus d’intérêt que pour sa démarcation, beaucoup plus souhaitable, de la politique tout court. Je serais incapable de dire comment démêler l’écheveau des considérations de tous ordres qui entrent en ligne de compte à ce dernier effet car s’il y a tant à préserver en termes de libertés individuelles dans un état que nous voulons démocratique et laïc, il y a peut être plus à éviter en termes d’atteintes à la moralité publique, pain béni des faux dévots en mal d’arguments pour l’instauration d’un système de gouvernement inverse .
Abdessalem Laarif