
Wahid Ibrahim
On assiste depuis un certain temps à une véritable curée et à des attaques en règle visant la Compagnie porte-drapeau national en matière de transport aérien.
C’est que depuis sa création, Tunis Air a porté haut dans les airs et à travers plusieurs continents, la gazelle devenue symbole d’agilité, de beauté et de charme.
Elle faisait la fierté des tunisiens aussi bien d’ici que d’ailleurs.
Le boom du tourisme de masse lui a permis de se développer et d’ouvrir de nouvelles lignes jugées très juteuses.
Aujourd’hui, avec les crises répétitives que connaît le pays et leur incidence sur le trafic touristique, Tunis Air rompt avec les années de « vaches grasses », peine à régénérer sa flotte et à supporter le poids des plombs qu’elle a dans les ailes que sont un personnel pléthorique bénéficiant d’un statut professionnel des plus généreux et un climat social délétère.
Et comme Tunis Air est la face apparente de tout ce qui se rapporte à l’aérien, on lui impute toutes les il suffisances et les carences des organismes connexes : office des aéroports, aviation civile, grèves, Insécurité autour des aéroports, environnement intra-muros et extra-muros, services dans les aérogares, bagagistes, zones de free-shop, formalités de police et de douanes…jusqu’au conditions météorologiques, au comportement des taxistes…et aux barbus qui font leurs ablutions dans les toilettes…
Et puis quoi encore ?
Pauvre gazelle ! Elle ne sait plus où donner de ses cornes si graciles. Elle a de moins en moins de jus dans les jarrets et de moins en moins de grâce et d’élégance dans les courses.
Son mal semble sérieux puisqu’elle s’est transformée en véritable « croqueuse de PDG ».
Tous ceux ( et toutes celles ) qui ont été appelés à son chevet sont repartis sans lui administrer la moindre potion réelle ou magique qui lui aurait permis de retrouver son élan.
Mon propos n’a pas la prétention de « souffler » la moindre idée de solution parce que tout simplement il n’y en a pas si on reste dans une logique classique de protection à tous prix et de conservatisme stérile.
Aux grands maux, les grands remèdes.
Il faut libérer la pauvre gazelle pour qu’elle assume sa course vers de nouveaux horizons où la qualité et la compétitivité sont les seuls sésames d’une croissance durable et vertueuse.
Wahid Ibrahim