
Jalel Ben Abdallah
Je suis allé à la manif de soutien à l’action du gouvernement contre la corruption cet après midi. Je dis l’action du gouvernement pour ne pas dire l’action de YC, sinon je serais taxé de lèche-bottisme aigu. J’ai été soulagé dès mon arrivée par les discours improvisés de jeunes qui se succédaient au micro et qui disaient en substance « Nous soutenons l’action de YC mais notre soutien n’est pas un chèque en blanc. S’il dévie, nous seront les premiers à lui faire face ».
Quel changement en soi ! Il était 5H de l’après midi, il faisait chaud, on est la veille de Ramadan, les gens sortaient des bureaux ou pas encore. Bref, il y avait entre 4 et 5 mille personnes sur l’esplanade de la Kasbah et c’est beaucoup et peu à la fois. Beaucoup pour les raisons que je viens d’évoquer et peu eu égard à l’enjeu : pour moi, c’est l’une des dernières manifestations pacifiques que nous aurions eu à faire dans ce bled si ça venait à mal tourner.
Dans tous les cas, c’est-à-dire que les intentions de YC soient louables ou pas, nous n’aurons plus beaucoup de secondes chances. Cette fois-ci, ça passe ou ça casse. J’ai estimé en mon âme et conscience qu’être à la Kasbah cet après midi pourrait contribuer au fait que ça passe, que plus on serait nombreux, plus le message du peuple serait clair : plus jamais ça quelles-que soient les intentions de YC ! Et à cet égard, 4 à 5 mille personnes c’était peu. Et à cet égard, les gens qui ont peur de se tromper me font chier !
Jalel Ben Abdallah