Le ministre algérien des Affaires maghrébines, de l’Union africaine (UA) et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, a reçu dimanche 7 mai à Alger les chefs de délégations des pays voisins de la Libye, ainsi que le représentant de l’ONU pour ce pays, Martin Kobler, en prévision de leur participation, lundi, à la réunion des pays du voisinage visant à examiner les derniers développements de la crise en Libye et leurs retombées sur la sécurité des pays de la région, ainsi que le processus de règlement politique.
Le ministre des Affaires maghrébines tient ces rencontres au lendemain de la visite effectuée dans plusieurs régions du sud de la Libye dans le cadre des efforts de l’Algérie pour parvenir à une solution politique à la crise qui secoue la Libye depuis 2011, et après la première tournée qu’il avait entreprise du 19 au 21 avril dans l’est de ce pays, en particulier à El Bayda , Benghazi, Zentan, Misrata et Tripoli. Cette tournée avait permis de constater la forte volonté des Libyens de régler les problèmes auxquels est confrontée la Libye dans le cadre du dialogue pour la paix et la stabilité ».
Le responsable algérien a affirmé avoir perçu une « forte volonté » de recourir à la réconciliation nationale chez tous les responsables politiques, locaux et militaires ainsi que les citoyens.
Le chef de la mission de l’ONU pour la Libye, Martin Kobler, a qualifié de « très importantes » les tournées effectuées récemment dans plusieurs villes libyennes par le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, soulignant que ce sont les Libyens eux-mêmes qui demandent le soutien pour le règlement de la crise dans leur pays.
« C’est aussi important d’y aller, car ce sont les Libyens, hommes, femmes, jeunes et vieux, qui demandent notre soutien. C’est pourquoi les voyages du ministre (Abdelkader Messahel) sont très importants. C’est la valeur ajoutée de M. Messahel. Il ne faut pas parler seulement avec les dirigeants, les interlocuteurs politiques et militaires, mais aussi avec le peuple libyen », a déclaré M. Kobler au terme de l’audience que lui a accordée le ministre Messahel à la veille de la tenue de la 11e réunion des pays voisins de la Libye.
Dans ce sens le responsable onusien a indiqué que ladite réunion consiste « à apporter soutien au peuple libyen et le servir pour un futur de prospérité, de stabilité et de paix ».
Après avoir rappelé les défis que les différentes parties doivent relever, M. Kobler a mis l’accent sur le consensus autour de l’accord politique signé en décembre 2015 sous l’égide de l’ONU pour lancer le processus de règlement de la crise en Libye.
« (…) On a un accord politique libyen, mais aussi des défis à résoudre. C’est pourquoi j’étais hier avec le président du parlement à Tobrok , Akila Salah, le président du Conseil présidentiel, Fayez al Sarraj, et le président du Haut conseil d’Etat, Abderrahmane Souihli. Tout le monde est d’accord, y compris le Marechal Khalifa Haftar, que l’accord politique libyen reste le cadre du développement politique », a ajouté M. Kobler.
« Je crois que c’est un très bon consensus. Il faut alors lancer un processus pour résoudre les problèmes, que les pays voisins pourraient encourager », a conclu le responsable onusien.
Kobler : « C’est aussi important d’y aller »
La réunion des pays voisins de la Libye prévue lundi, s’inscrit dans le prolongement des efforts incessants consentis par l’Algérie pour rapprocher les positions des parties libyennes en faveur d’un règlement politique de la crise dans ce pays, à travers le dialogue inclusif inter-libyen et la réconciliation nationale.
En avril 2016, Messahel s’était rendu à Tripoli (capitale de la Libye) dans le cadre d’une visite, première du genre d’un ministre arabe et africain après l’installation des membres du gouvernement d’union nationale à Tripoli. Lors de cette visite, il a réitéré le soutien de l’Algérie au rétablissement de la paix, de la sécurité et de la stabilité en Libye.
Les Etats voisins de la Libye ont décidé de la mise en place de deux commissions dont l’une présidée par l’Algérie dans le cadre du soutien à la Libye pour l’aider à surmonter sa crise.
La commission présidée par l’Algérie a pour mission de prendre en charge les questions sécuritaires. Elle a été créée par le groupe des pays voisins de la Libye en 2014 et comprend l’Egypte, la Libye, la Tunisie, le Soudan, le Tchad et le Niger. Les membres de ladite commission ont souligné l’importance de favoriser une solution politique, « seul garant de l’unité, de la souveraineté de la Libye et de la cohésion de son peuple ».
Les pays voisins de la Libye se réunissent encore une fois en Algérie sous l’égide de l’ONU et de la Ligue arabe pour mettre l’accent sur la nécessité d’accompagner les libyens sur la voie de la paix et pour le règlement de la crise qui secoue le pays depuis 2011.
Les participants passeront en revue les menaces qui guettent la région y compris l’accroissement des activités des groupes terroristes, les organisations criminelles, l’immigration illégale et le crime organisé.
M. Messahel a réitéré samedi, dans le sud libyen, le soutien du gouvernement algérien aux efforts visant à mettre fin aux différends entre belligérants libyens, affirmant que « la solution ne doit pas être militaire mais plutôt politique ».
Source : APS