La Russie et la Chine ont mis leur veto à une résolution de l’ONU qui prévoyait des sanctions contre la Syrie pour son utilisation d’armes chimiques dans le conflit qui ensanglante le pays depuis près de six ans.
Au terme d’un vote au Conseil de sécurité des Nations unies, la Russie et la Chine ont de nouveau opposé leur veto à un projet de résolution préparé par Londres, Paris et Washington. La nouvelle proposition de sanctions a reçu neuf votes en sa faveur et trois votes contre: ceux de la Chine, de la Russie et de la Bolivie. Le Kazakhstan, l’Ethiopie et l’Egypte se sont abstenus
La Russie et la Chine ont bloqué ce mardi des sanctions contre la Syrie pour son utilisation présumée d’armes chimiques, marquant le premier grand désaccord entre Washington et Moscou au Conseil de sécurité depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche.
Vladimir Poutine l’avait encore martelé quelques heures avant le vote: imposer des sanctions «n’aiderait pas le processus de négociations» pour la paix en Syrie, le président russe qualifiant d’éventuelles mesures contre le pouvoir syrien «d’inopportunes» dans le contexte des pourparlers laborieux menés à Genève sous l’égide de l’ONU.
Cela «ferait juste du tort ou minerait la confiance» envers ces négociations, a-t-il souligné mardi à Bichkek, au Kirghizstan.
«Cette résolution est très opportune», a rétorqué l’ambassadrice américaine auprès des Nations unies, Nikki Haley, devant les membres du Conseil.
«C’est un triste jour pour le Conseil de sécurité quand les membres commencent à trouver des excuses à d’autres Etats membres qui tuent leur propre peuple», a-t-elle ajouté après le vote.
Les Etats-Unis et la Russie sont chacun impliqués sur le terrain en Syrie, Washington à la tête d’une coalition internationale luttant contre le groupe djihadiste Daech et la Russie en soutien de son allié Bachar al-Assad.
Les Européens s’étaient montrés inquiets ces dernières semaines d’un éventuel changement de position radical des Etats-Unis vis-à-vis de la Russie après l’arrivée au pouvoir de la nouvelle administration Trump.
Mais sur le dossier syrien Washington s’est de nouveau rangé du côté du Royaume-Uni et de la France en se ralliant à leur projet de résolution, qui proposait des sanctions contre 11 responsables syriens, principalement des chefs militaires, et 10 organismes.
C’est la septième fois que Moscou, le principal allié de Damas, utilise son veto pour soutenir l’état syrien face aux sanctions de l’ONU. La Chine, autre membre permanent du Conseil de sécurité doté du droit de veto, a rejoint la Russie pour bloquer six de ces sept résolutions.
Avec agences